.Sous l’empreinte de Marion du Faouët. |
LA CHAPELLE SAINT-NICOLAS EN PRIZIAC |
|
|||||||||
J’ai
découvert, par hasard, en avril 1983, la chapelle Saint-Nicolas : une
simple pancarte en indiquait le chemin à une intersection de la route
joignant Priziac au Faouët… Le
site, sauvage, éloigné du monde contemporain, était planté de
conifères : une légère brise associée à quelques vols d’oiseaux en
rompait le silence. Sur la porte ouest, un petit écriteau invitait le
visiteur à se procurer la clé à la ferme voisine. C’est à Kerviguen, à trois
cents mètres environ de l’édifice, qu’une charmante mamcoz me remit la
précieuse clé… Quelle fut ma surprise, mon enchantement, quand la porte
franchie, je vis le superbe jubé renaissance, sculpté et polychrome,
véritable chef-d’œuvre d’art naïf ! |
|||||||||||
Une chapelle
perdue dans la campagne du pays Pourleth |
La
chapelle fut édifiée vers 1516. Le clocher, en pierre, sur pignon, porte les
dates de 1533 et 1583. La porte ouest quant à elle est datée de 1586. En
forme de croix latine, l’édifice fut construit pour Yvon Le Digoedel, sieur
de Kerlen, sur les terres de Pierre Le Scanff, seigneur du Dréors. Le chœur,
le transept et la chambre des cloches ont peut-être été refaits vers les
années 1580. Le style, avec ses rampants décorés d’animaux, est un gothique
flamboyant, mais les pilastres de la porte occidentale sont déjà de style
renaissance de la seconde période : style très présent, à l’intérieur de
la chapelle, sur les décorations du jubé… La date limite de la commande du jubé serait
1566, date de la mort de Pierre le Scanff. L’exécution proprement dite de
l’ouvrage porte à confusion : il semblerait que la date la plus
plausible pour l’achèvement du jubé soit 1580. Historique des interventions : Inscription sur la corniche face est REPAINT
ET DORE 1768 LOUIS DURANS FABRIQUE GOUDEMARE PINXIT 1768 Rapport de
l'architecte ordinaire René Guillaume du 22 juillet 1922 : Constat de l'antériorité du jubé par
rapport au dallage de granit Constat de la présence massive et nuisible
de volatiles dans l'édifice Constat de l'état sanitaire du jubé : la partie
inférieure du jubé est dans le plus mauvais état, semelles et poteaux sont si
vermoulus qu'un affaissement général de tout l'ensemble se produit peu à peu
entraînant la dislocation des panneaux. Préconisations : Enlèvement d'une partie du dallage sur
environ 0.70 m de part et d'autre du jubé. Étayage du jubé Mise en œuvre d'une semelle en béton armé Mise en place d'une semelle en bois de
chêne entre la base du jubé et la semelle en béton. Entures des bas des
lambris et des bases de pilastres, raccords de sculpture Raccords de peinture sur la partie
inférieure du jubé. |
||||||||||
Travaux approuvés par l'architecte en chef Paquet,
adjoint à l'Inspection générale des Monuments historiques, le 3 novembre
1922. Travaux exécutés : Abaissement du sol Mise en place d'une semelle en béton et
d'une semelle en bois de chêne Recoupe des parties inférieures des panneaux et pose
d'une simple traverse horizontale masquée par une plinthe, sans restitution
du panneautage. Coupe des bases des pilastres et mise en
place de cubes en bois de chêne sans raccords de sculpture Surpeint sur les parties inférieures du
jubé. Intervention de 1969 : Consolidation des structures par la mise en œuvre d'une ossature
métallique interne après dépose du
plancher sans réemploi et pose d'un plancher neuf. Consolidation des bois vermoulus, pose de renforts à l'arrière des planches de voûtains à l'aide de clous |
|||||||||||
Le jubé de Saint-Nicolas de Priziac sépare la nef du
reste de l’édifice, l’accès à la tribune se faisant par l’escalier, dans le
bras sud du transept. |
Intervention
d’octobre 2000 – août 2001 : L'examen préalable de l'ensemble conduit aux constats
suivants : Le jubé souffre principalement d'un
affaissement dû à des facteurs de nature structurelle et biologique. Facteurs structurels Cassure de la poutre inférieure du parapet ouest au
niveau de la mortaise d'assemblage avec les éléments de la voûte (déjà
visible sur les photographies antérieures à 1922). Disparition de nombreux
assemblages. Facteurs biologiques L'ensemble souffre de façon préoccupante de dégradations
d'origine biologique : attaque active d'insectes xylophages, anobium
punctatum (vrillette) et attaque fongique, serpula lacrymans (mérule) présent
dans l'édifice et sur les bases du jubé en contact avec le sol dans des
conditions favorables à la propagation des hyphes. La conjugaison des
facteurs de nature biologique et structurelle a en règle générale occasionné
la disjonction voire la disparition de bon nombre d'assemblages. La
dessiccation des colles d'origine animale a entraîné la chute et la
séparation de nombreux éléments. Les clous de fixation observés en divers
endroits sont oxydés. L'étude stratigraphique de la surface et de prélèvements
a révélé une polychromie riche de 2 à 4 couches pouvant être regroupées en
deux interventions historiques assorties d'interventions ponctuelles liées à
des campagnes de restauration du support. Bref compte rendu de l’intervention effectuée par
l’atelier Jean-Marc Darde (Provins) : Dépose des éléments du jubé avec numérotation des
pièces au revers selon la nomenclature et à l'aide d'un procédé
réversible : 1.
Plancher et
escalier 2.
Corniches 3.
Parties
inférieures de la charpente 4.
Déchevillage des
assemblages entre la structure charpentée et la clôture 5.
Lames de voûtains
montées en rainure et fixées sur des renforts par clous oxydés 6.
Mise en suspension
de la structure charpentée 7.
Dépose des tympans 8.
Désassemblage
après déchevillage des traverses hautes 9.
Dépose des
balustres, traverses intermédiaires et des panneaux de soubassement 10. Désassemblage de la partie centrale |
||||||||||
Traitement de
désinfection : Étant donné l'extrême
pulvérulence des bois (de l'ordre de 80% pour certaines pièces, pilastres
notamment), ceux-ci ont été purgés avec préservation dans la mesure du
possible de la surface polychrome. L'ensemble de l'oeuvre, conditionné dans
des caissons en panneaux de particules perforés pour les éléments les plus
fragiles a fait l'objet d'un traitement de désinfection. Traitement curatif
par fumigation en autoclave. Consolidation du
support : Les bois pulvérulents ont
été traités en conservation et leur consolidation privilégiée. La
consolidation a été réalisée à l'aide d'une résine filmogène stable. Les
zones vermoulues ont été refermées à l'aide d'une résine synthétique. La corrosion
des éléments métalliques a été éliminée par abrasion avant traitement. Les
clous oxydés ont été extraits. Les collages sont réalisés à l'aide d'un
adhésif réversible. Les éléments menuisés ont été intégralement démontés en
vue de la restauration des assemblages pour la plupart pulvérulents et
remontés par chevillage. Les panneaux inférieurs de la clôture qui avaient été
purement sectionnés lors de l'intervention préconisée par l'architecte
Guillaume dans son rapport de 1922 ont été restitués dans leur disposition
d'origine d'après les photographies d'archives fournies par le maître
d'œuvre. Compléments de sculpture d'après photographies
d'archives : Restitution d'un montant à cariatide face est Restitution de la base sculptée des pilastres en
raccordement de l'existant Compléments de sculpture de la frise ajourée
située à la base des parapets Panneaux historiés des parapets : Restauration des cassures Suppression des bois pulvérulents Reprise des contreparements en doublage avec
préservation de la sculpture enture des languettes d'embrèvements. Greffes et raccords de sculpture. Restitution de la sculpture de la base des
pilastres d'après photographies d'archives et après approbation de dessins
d'exécution par le maître d'œuvre. Mise en teinte pour harmonisation
visuelle. Le jubé a été restauré dans un souci déontologique de
conservation maximale des bois anciens et à l'aide de procédés et produits
parfaitement réversibles. Le jubé mérite qu’on s’y attarde longuement, une
description détaillée s’impose. Voici les dimensions de cette imposante œuvre de la
seconde Renaissance : Hauteur totale :
6,74 m. Hauteur jusqu’au sommet de la
tribune : 4.40 m. Hauteur de la clôture :
3.20 m. Longueur : 5.30 m. Profondeur de la tribune :
1,80 m. Pilastres à cariatides de la
clôture : - Hauteur : 1.30 m. - Largeur : 0.29 m. Panneaux sculptés de la galerie
et montants à cariatides : - Hauteur : 0.86 m. - Largeur (face est) :
0.27 m. - Largeur (face
ouest) :0.40 m. - Largeur des montants :
0.17 m. |
|
||||||||||
Cariatide du
pilastre Nord de la face est. Une écharpe sur les épaules et les mains
derrière le dos, elle porte sur la tête une corbeille de feuilles et de
fruits. |
|||||||||||
|
Couronnement Tribune Corniche Arcades Clôture : niveau
supérieur Clôture : niveau
inférieur |
La
clôture : Niveau supérieur (garni de balustres) : les
parties latérales comportent six balustres et deux demi-balustres plaqués
contre les pilastres. Chaque battant de la porte est ajouré de deux
balustres, légèrement plus petits que ceux des parties latérales. Les
panneaux des pilastres (quatre par face du jubé) sont ornés de statues
gainées : cariatides et atlantes. Sur la photographie (face ouest du
jubé) on distingue de gauche à droite, un atlante canéphore et gainé, une
cariatide canéphore et gainé (porte centrale), un atlante canéphore et gainé
(porte centrale) et dans l’ombre une cariatide canéphore. Entre les deux
niveaux court une cimaise à nombreuses moulures : les moulures étant
légèrement différentes pour la porte et les parties latérales. Les
arcades : Un pilastre central
et deux meneaux obliques dessinent deux lancettes et deux petits
écoinçons. Dans les lancettes les remplages rappellent exactement les cuirs
des pilastres. Dans les cuirs des lancettes de l’arc central on distingue les
armes des Le Scanff seigneur du Dréors en Priziac. Les écoinçons centraux
opposent une tête d’ange à une tête de grotesque. La
tribune : Elle est supportée par trois demi-voûtes à liernes dont les formerets inscrivent les tympans de la clôture. Entre les formerets et les ogives, les pans de voûtes sont peints, sur la face ouest, d’anges tenant les instruments de la Passion, sur la face est, d’anges tenant des phylactères |
|||||||||
Sur la face ouest, sur le garde-corps de la tribune,
servant de cadre à un grand crucifix, quatre panneaux rectangulaires
verticaux juxtaposés, à table saillante, sont surmontés de trois demi-voûtes
d'ogives. Les panneaux du parapet représentent neuf scènes de la vie de saint
Nicolas. Sur la face est figurent les Apôtres. Les montants des panneaux de la galerie des faces est
et ouest sont ornés d’une alternance d’atlantes et de cariatides canéphores.
Les corniches sont garnies de huit figurines en ronde-bosse alternées avec
des clés pendantes tournées (quatre par face). Sur la face ouest, à l’extrême
nord et à l’extrême sud, deux figurines masculines symétriques, corps arqué
en arrière, une main derrière la tête, l’autre tenant les jambes sont
taillées dans un seul bloc : au nord un jeune homme imberbe, torse nu,
est vêtu d’un bragou-bras ; au sud, son pendant est habillé d’une
culotte bouffante à crevés. Dans l’axe des pilastres encadrant la porte
centrale, deux angelots, pieds à plat sous la corniche, buste relevé et mains
en avant, tenaient certainement les emblèmes de la Passion. La face est de la
corniche est ornée de quatre angelots identiques à ceux de la face ouest. Il est temps maintenant d’admirer les neuf panneaux
narrant les miracles de saint Nicolas. Comment résister au charme de ces
bas-reliefs, quelque peu maladroits, lorsqu’on les découvre pour la première
fois dans cette chapelle perdue dans la campagne morbihannaise ? |
|||||||||||
|
Le miracle du premier bain : La précocité miraculeuse de saint Nicolas se manifesta
dès les premiers instants de son existence : à peine issu du ventre
maternel, il se tint debout dans la cuvette de son bain… Le dais semble s’intégrer à la scène : quatre
balustres tournées le soutiennent, formant un ensemble à baldaquin. La scène
est construite symétriquement par rapport au lit : trois personnages en
haut du tableau, trois personnages en bas. Le premier plan met en valeur le
miracle, le second est réservé à une scène naguère traditionnelle. 1. Premier plan : Une servante agenouillée semble
déjà prier le saint enfançon, tandis
qu’une autre le retient, surprise par la tonicité exceptionnelle du
nouveau-né. 2. Second plan : Le dos calé sur un coussin, la jeune
mère épanouie se repose tandis qu’une servante lui apporte un bassin et un
linge. Une autre femme observe la scène en arrière-plan. Les costumes sont de la seconde moitié du XVIe
siècle : robes longues, petits collets, ceintures plates, manches
bouffantes à l’épaule et poignets godronnés. |
||||||||||
|
La guérison
d’un aveugle : Saint Nicolas, mitre en tête et crosse en main, guérit
un aveugle. La scène, construite verticalement, est divisée en deux
compartiments par un axe médian issu du centre du dais. Les obliques
convergentes du bâton de l’aveugle et de la crosse de saint Nicolas forment
les côtés d’un triangle isocèle dont la base est une ligne horizontale formée
par les têtes des deux personnages. Le fond du panneau est une porte plein cintre. Debout
devant cette porte, saint Nicolas, la tête levée, bénit de deux doigts les
yeux de son compagnon qui va dans l’instant recouvrer la vue … Tenue épiscopale pour saint Nicolas : robe,
rochet, mitre à soufflets très bombés, crosse à volute ornée d’une fleur et
chaussures couvrantes. Robe courte à ceinture plate, manches longues, manteau
agrafé sur la poitrine, jambières nouées sous le genou, pieds nus et chapeau
à large bord pour l’aveugle. |
||||||||||
|
Le Concile de
Nicée : Saint Nicolas s’est emporté violemment contre les
évêques ariens : il est dépouillé de ses insignes épiscopaux par les
membres du Concile. La scène comprend cinq personnages sur un fond de
tenture. Au centre, sur l’axe médian saint Nicolas siège sur le trône
épiscopal. Il tient un livre ouvert sur les genoux, une crosse dans la main
droite. Deux évêques l’entourent, celui de droite une crosse dans la main
gauche, celui de gauche saisit le livre ouvert. Au second plan, un personnage
en tenue épiscopale s’empare de la crosse de saint Nicolas, un second, non
mitré, regarde la scène. Les quatre personnages sont habillés de vêtements
épiscopaux. Combattre l’hérésie arienne n’est pas chose
facile ! |
||||||||||
|
Saint Nicolas
sauve un navire en péril : Saint Nicolas est invoqué par l’équipage d’un navire
ballotté sur une mer moutonneuse : le démon vient de briser le mât…Le
saint apparaît pour calmer les flots
au grand dam du diablotin. La scène est bien structurée : Verticalement : le mât forme un axe médian dont
l’extrémité rejoint la baguette centrale du dais. Horizontalement : les vagues et la coque du bateau
occupent la partie inférieure du tableau. Obliquement : deux faisceaux de cordages forment
un triangle de chaque côté du mât. Les têtes des personnages dessinent une
oblique ascendante de droite à gauche, centrant l’intérêt sur saint Nicolas.
Parallèlement la vergue sur laquelle s’agite le démon et les voiles repliées
renforcent cette impression d’élévation vers le dais. Voici une description détaillée de la scène : Un navire, voiles carguées, sur une mer mouvementée,
occupe la largeur du tableau. Quatre marins, têtes levées, y sont
agenouillés : trois ont les mains jointes en signe de prière, le
quatrième s’accroche désespérément au bastingage. Le démon est en pleine
action sur la vergue : la hache dans la main gauche, il est en train de
briser le mât. Saint Nicolas apparaît debout sur la proue du bateau :
tourné vers le démon il fait un geste de bénédiction, la crosse dans la main
gauche. Adieu, âmes qui ne rôtiront point en enfer ! |
||||||||||
|
Miracle de la multiplication des grains : Un navire chargé de blé fit relâche dans le port de
Myre où sévissait une disette : le capitaine céda par charité une grande
partie de sa cargaison. Saint Nicolas reconstitue miraculeusement le
chargement quand le bateau reprend la mer en direction de Constantinople… La scène est adroitement composée autour d’un axe
vertical, le grand mât, prolongement de la baguette centrale du dais. Deux
axes secondaires, les mâts de misaine et d’artimon, équilibrent la
composition : ils servent aussi de fond dans la partie supérieure du
panneau. La coque et les vagues constituent l’arrière-plan, dans la partie
inférieure. La planche, joignant le quai au navire, coupe diagonalement la
composition : un marin l’emprunte chargé d’un sac de blé. La perspective
est rendue par l’étagement des personnages : deux en pied au premier
plan, deux en buste au second plan. Les marins portent pourpoints à crevés, chaussures et
souliers montants. Le capitaine se distingue par son chapeau à large
bord : les marins ne portant que le petit bonnet. |
||||||||||
|
Résurrection de trois enfants : Voici maintenant le plus célèbre des miracles de saint
Nicolas : il ressuscite trois enfants tués et mis au saloir par un
boucher. Cette fable provient certainement d’une déformation : trois
officiers accusés à tort et injustement condamnés à mort furent secourus par
le bon saint Nicolas…On représentait souvent les captifs dans une tour
tronquée : l’imagination populaire fit le reste et la légende des trois
enfançons mis au saloir naquit ainsi. L’axe médian est toujours présent : À droite, saint Nicolas occupe toute la surface, sa
main droite coupant l’axe. À gauche, le boucher domine les trois enfants qui
sortent miraculeusement du saloir. La composition verticale de ce panneau est cependant
atténuée par les cercles horizontaux du baquet et par les obliques de la
crosse de saint Nicolas et de la hache du boucher. Le boucher porte un pourpoint ouvert sous la ceinture,
un chaperon couvrant les épaules et un turban à agrafe frontale. Saint Nicolas est en tenue épiscopale comme sur la
plupart des panneaux du jubé. |
||||||||||
|
La Mort de
saint Nicolas : Saint Nicolas meurt en
présence des moines pleurant et priant : Ce panneau, aux multiples personnages, est composé
principalement de deux éléments : Un N fortement dessiné par deux personnages à gauche,
le lit de mort de saint Nicolas, le bassin à trois pieds et l’abbé, levant,
dans la main gauche, un goupillon. Un axe médian, vertical, souligné par la silhouette
d’un personnage, prolongée par une croix visible à l’arrière-plan. Le décor architectural est suggéré par une arcade plein
cintre occupant l’angle supérieur droit du panneau. On distingue une succession de cinq plans dans ce
bas-relief : Premier plan : dans l’angle inférieur gauche, un
lecteur est assis sur un tabouret, un livre ouvert sur les genoux, un livre
fermé près de lui posé sur le sol. Un bassin à trois pieds équilibre la
composition dans l’angle inférieur droit. Deuxième plan : le lit de mort de saint Nicolas
occupe la diagonale du panneau en perspective cavalière. Troisième plan : trois personnages s’affairent sur
la dépouille de saint Nicolas. Un abbé élève un goupillon en direction du
lit, un moine s’essuie les yeux, un autre pose la joue sur sa main droite en
signe de deuil. Quatrième plan : trois moines debout, tête ou
buste seuls visibles. Arrière-plan : le décor est schématisé :
architecture et crucifix. |
||||||||||
|
Le châtiment du débiteur de mauvaise foi : Un emprunteur malhonnête, traîné en justice par un
créancier, jure avoir déjà payé sa dette : il a pourtant dissimulé dans
un bâton creux les précieuses pièces d’or… Un chariot l’écrase, le bâton se
brise et révèle l’imposture. Le créancier compatissant prie saint Nicolas de
ressusciter le mauvais débiteur. L’axe médian est ici souligné par l’architecture du
fond, le bras levé du charretier et la patte postérieure droite du
cheval. Horizontalement, la scène s’organise en trois bandes superposées : Le corps du juif. Le cheval et la charrette. Le buste du charretier et l’arrière-plan. Au premier plan : scène de l’accident. Un cheval
et sa charrette, lestée d’un tonneau, passent sur le corps du juif étendu
face contre terre. Les pièces d’or s’échappent du bâton brisé. Le second plan est occupé par le charretier qui,
derrière son cheval, lève son fouet. À l’arrière-plan, trois petites silhouettes se
détachent d’une arcade plein cintre : deux hommes de loi en robe longue
et chaperon, le créancier en vêtements civils et tenant un bâton. |
||||||||||
|
Résurrection d’un jeune homme : Cette scène est organisée sur un schéma comparable à
ceux des panneaux 2 (la guérison d’un aveugle) et 6 (Résurrection de trois
enfants). Toute la partie droite est
occupée par Saint Nicolas, celle de gauche par trois personnages. Saint Nicolas, debout à droite, bénit un jeune homme
assis en appui sur une main. Derrière le ressuscité, deux personnages se
consultent du regard : celui de gauche s’appuie sur une canne, celui de
droite porte un chapeau à large bord. Saint Nicolas connut une vogue populaire immense :
patron des marins, des écoliers, des filles à marier (il avait évité la
prostitution à trois jeunes filles misérables), des prêteurs sur gages, des
débardeurs de blé, des bouchers, des tonneliers, des apothicaires, des parfumeurs
et des épiciers, c’est lui qui apporte aux enfants sages les fameuses
étrennes… Son culte se propagea de l’Asie Mineure en Italie en passant par la
Normandie, la Lorraine et surtout la Russie. Ses reliques furent transférées
à Bari en 1087. |
||||||||||
Sur la face est de la galerie du jubé figurent les douze apôtres. Ils sont debout en attitude frontale, les pieds écartés, la jambe droite ou un genou légèrement fléchi. Les visages sont allongés, les fronts hauts et les traits très accusés. Les barbes et les cheveux sont formés de mèches raides et ondulées. Saint Jean est imberbe et Pierre se distingue par une calvitie précoce. Les mains sont larges, les doigts raides et bien différenciés. Ils sont habillés d’une longue tunique, ras de cou et boutonnée à l’encolure, d’un manteau drapé posé sur les épaules ou agrafé sur la poitrine. Leurs attributs ou accessoires sont des plus traditionnels, ce qui permet de les reconnaître. |
|||||||||||
|
|
||||||||||
De gauche à droite : Cariatide : la gaine prend appui sur une tête
d’angelot ailé. La draperie est retenue sur la gaine par un anneau central.
La cariatide, mains derrière le dos est habillée d’une robe à manches bouffante. Saint Pierre : il tient son énorme clef contre l’épaule
droite, anneau vers le bas. Il porte un livre sous le bras gauche. Atlante : la gaine prend appui sur une tête d’ange
ailée. Elle est ornée sur les deux tiers de la hauteur de deux découpes oblongues
en creux, sa partie supérieure est recouverte de feuillages qui tombent en
chute le long de ses côtés. L’atlante se détache sur un cuir d’où tombe une
draperie qui lui couvre la taille. Il pose les deux mains sur la partie
supérieure de la gaine. Saint André : il maintient sa haute croix à deux mains
contre son corps. Cariatide : la gaine prend appui sur une tête féminine grotesque. Le corps de la cariatide se prolonge sur la gaine et lui sert de décor. Ses jambes se terminent en pointes entrelacées. Un cuir tient lieu de fond au personnage, des épaules aux cuisses. La cariatide n’a pas de bras. Au niveau du nombril, on distingue un motif de coquille. |
De gauche à droite : La cariatide décrite précédemment. Saint Jacques le Majeur : la bourse à
la ceinture, le bourdon dans la main droite, un livre ouvert dans la main
gauche, il est coiffé de son fameux chapeau à coquille. Atlante : la gaine, qui prend appui sur un masque
grotesque, est ornée dans sa partie inférieure d’une seule découpe oblongue
en creux. Sa partie supérieure est couverte d’une tête grotesque, à barbe et
couronne stylisée, d’où pendent sur chaque côté et sur toute la hauteur, deux
tiges terminées en bouquets de feuilles. L’atlante, mains derrière le dos,
porte une écharpe autour des bras et de la taille. Saint Jean : imberbe, il porte un grand calice, d’où
sort un serpent à trois têtes, symbole du poison qu’on lui fit boire et qui
ne lui fit aucun effet. Cariatide : la gaine prend appui sur une tête
enfantine soulignée de deux volutes. Une draperie sort des enroulements
supérieurs de la gaine, en couvre la moitié et tombe latéralement en deux
pans terminés par un gland. Trois cannelures en creux ornent la partie inférieure
de la gaine. Les bras de la cariatide sont remplacés par deux découpes en
type cuir. |
||||||||||
|
|
||||||||||
De gauche à droite : La cariatide décrite précédemment. Saint Thomas : il arbore une grande équerre, le
symbole des architectes. Atlante : la gaine prend appui sur une découpe à
volutes et s’évase dans le haut en enroulement bifide. Entre les deux parties
de cet enroulement, figure une chute de feuilles et de fruits, soulignée à
mi-hauteur de la gaine par un cuir étroit formant bague. La moitié inférieure
de la gaine est ornée d’une découpe en creux et encadrée par les deux
enroulements d’un cuir d’où pend un fruit. L’atlante soutient à deux mains sa
corbeille. Une écharpe croisée dans un anneau masque une partie de sa
poitrine. Saint Philippe : un livre
fermé dans la main gauche, il porte une croix à longue hampe dans la main
droite. Cariatide : la gaine prend appui sur une découpe à volutes et s’évase dans le haut en enroulement bifide. Elle est ornée d’une découpe barlongue en creux dans la partie inférieure et d’une tête d’animal grotesque dans la partie supérieure. La cariatide pose la main gauche sur la partie supérieure gauche de la gaine et soutient sa corbeille de la main droite. |
De gauche à droite : La cariatide décrite précédemment. Saint Paul : Un livre, symbolisant l’Évangile, est
ouvert dans sa main droite. Atlante : la gaine prend appui sur un cuir orné
d’une tête grotesque et s’évase dans le haut en enroulement bifide. Ornée
dans sa partie inférieure d’une découpe en creux, elle est surmontée d’une
tête de lion stylisée. Deux enroulements de cuir, d’où pendent deux longues
tiges terminées en bouquet de feuillages, coiffent cette tête. Saint Barthélemy : une bourse
dans la main gauche, il porte un grand couteau dans la main droite. Cariatide : Les mains derrière le dos, une écharpe
passée autour du cou et sous les bras, elle a les seins découverts. La gaine
prend appui sur un masque grotesque et est ornée dans sa partie inférieure de
deux découpes superposées. Sa partie supérieure est une draperie qui tombe le
long de ses côtés. |
||||||||||
|
|
||||||||||
De gauche à droite : La cariatide décrite précédemment. Saint Matthieu : le livre,
ouvert, dans sa main gauche, nous rappelle qu’il fut l’un des quatre
évangélistes. Est-ce un bâton ou une hampe de hallebarde qu’il tient dans la
main droite ? Atlante : la gaine prend appui sur une découpe à volutes.
Sa partie inférieure, ornée d’une découpe oblongue, se détache sur un motif
de cuir et de feuilles. Sa partie supérieure, masquée d’un cuir, est ornée
d’une chute de feuillages et encadrée par deux pans de draperie. Deux volutes
tournées vers l’intérieur remplacent les bras de l’atlante. Saint Simon : un livre fermé dans la main gauche, il
pointe une énorme scie au sol. Cariatide : du même type que la cariatide
précédente, elle prend appui sur un cuir orné d’une tête d’ange. L’écharpe
est supprimée, remplacée en partie par de longs cheveux pendant sur les
épaules. La partie supérieure de la gaine est ornée d’une draperie aux
plis très soignés. |
De gauche à droite : La cariatide décrite précédemment. Saint Jacques le Mineur : un livre
ouvert dans la main gauche, il tient le long du corps son immense bâton de
foulon. Cariatide : Une tête de lion grimaçante soutient la
gaine qui se détache sur un cuir. Sa partie inférieure est ornée de trois
cannelures, sa partie supérieure d’une tête de lion, dont la crinière,
stylisée en trois fleurons, supporte les mains de la cariatide. Saint Matthias : hallebarde
dans la main droite, c’est le dernier apôtre figurant sur la face est du
jubé. Atlante : la gaine, ornée d’une découpe barlongue,
en creux dans sa partie inférieure, prend appui sur un cuir. La partie
supérieure est recouverte d’un cuir, d’où pend au-dessus d’une découpe
oblongue, une chute de poires et, de part et d’autre de la gaine, deux tiges
grossières à décor d’olives terminées en feuillages. L’atlante, dont la tête
se détache sur un cuir, croise les mains sur la poitrine. |
||||||||||
Observons maintenant la Vierge de Pitié : Ce groupe est encastré dans l’ébrasement de la fenêtre
murée, située à l’est du transept sud. C’est une grande composition (longueur
1,30 m sur une largeur de 1,20 m) réalisée en granit à grains fins.
Les cinq personnages sont ceux que l’on retrouve habituellement dans cette
scène : le Christ, et de gauche à droite, saint Jean, la Vierge,
Marie-Madeleine et saint Nicodème. Le corps du Christ est posé sur les genoux de la
Vierge : il barre obliquement la composition verticale constituée par le
corps des autres personnages. Fait marquant, tous les personnages touchent le
Christ en ce moment dramatique. Deux personnages sont de proportions particulièrement
allongées : le Christ pour barrer la composition, la Vierge assise pour
ne pas en rompre l’isocéphalie. Intéressons-nous de plus près aux acteurs de cette
scène de facture artisanale : -
Le Christ : les yeux clos, il porte la traditionnelle couronne d’épines,
un petit collier de barbe. Un linge est drapé autour de ses reins ; ses
côtes sont stylisées par des incisions horizontales sur son sternum ;
ses mains, ses pieds (à peine détaillés) et son côté droit sont troués ;
ses jambes (dont l’une est brisée) et ses bras sont maigres. -
Saint Jean : debout, le visage tourné vers la Vierge, il a les cheveux
longs et bouclés. Il porte un long manteau à plis verticaux, retenu par une
agrafe sur la poitrine. -
La Vierge : assise, elle supporte
et regarde le Christ. Un long voile tombe sur ses épaules et masque son
front. Elle est vêtue d’une longue robe à plis verticaux. Elle porte une
guimpe autour du cou - Marie-Madeleine : sa longue chevelure ondulée
retombe sur son dos. Debout, le visage tourné vers le Christ, sa robe est
largement décolletée et ornée d’un galon perlé. - Saint Nicodème : il tient le poignet du Christ. La main gauche au niveau de la taille, il porte une énorme paire de tenailles. Sans aucun doute, il vient de déclouer de la croix le corps du supplicié… il porte une cotte longue, sans ceinture, fendue à partir des hanches. Sa chemise, à longues manches étroites et à encolure ras de cou, est visible sous sa tunique. Un bonnet, à pointe rabattue, couvre le sommet de sa tête. Il porte des chaussures montantes à bout arrondi. Saint Nicodème est représenté imberbe et sous les traits d’un jeune homme, contrairement à la tradition. |
|
||||||||||
Les visages des
personnages sont de même type : front très bombé, nez pointu, joues
arrondies et bouches tombantes. Les chevelures sont très peu détaillées et
traitées en masses tombantes. Ce groupe comporte deux rejointoiements
horizontaux : l’un au niveau du bassin du Christ et de la main de saint
Jean, l’autre au niveau de la poitrine des personnages. Il fut classé le 12
juillet 1912 au titre objet par les Monuments historiques. Contre le mur est du chœur, à gauche de l’autel, dans une niche imposante (l’ensemble est d’une hauteur de 3.20 m), sous un grand dais à double étage, décoré de feuillages refouillés et surmonté d'un clocheton, se dresse un arbre de Jessé. La Vierge a malheureusement été volée, entre le 5 et le 8 novembre1973, ainsi qu’un autre élément entre le 1er et le 2 mai 1990 (par un étudiant en cinquième année de médecine qui vola aussi quatre apôtres de la galerie : tous les éléments furent heureusement récupérés). Les composants en place sont en bon état, mais aujourd’hui il existe de nombreux manques : probablement les deux rois du sommet, ainsi que quatre anges et deux prophètes. |
|||||||||||
Voici la description de cette œuvre (incluant celle de
la statue de la Vierge qui ne sera sans doute jamais retrouvée). Cet arbre est une grande composition à personnages multiples
(hauteur 1,45 m, profondeur 0,40 m, hauteur de la Vierge 1,10 m, hauteur
moyenne des rois 0.25m). Il est centré sur la Vierge à l’Enfant ; les
rois et les anges l’encadrent et la surmontent ; l’assise est assurée
par le personnage de Jessé endormi. C’est un type régional d’arbre de Jessé, très différent
de ceux sculptés dans les ateliers morlaisiens. A Saint-Guen en
Saint-Tugdual une réplique très fidèle, presque intacte, permet de
reconstituer aisément l’ensemble de Saint-Nicolas : La Vierge, debout sur une console en bois tourné,
cachée par le corps allongé de Jessé, tient l’enfant Jésus sur son bras
gauche. |
|
||||||||||
Dans la main droite, elle tenait certainement une
fleur, attribut traditionnel dans ce type de représentation. Le corps est
élancé, mais la tête couronnée (couronne à bandeau mouluré avec hauts
fleurons fleurdelisés) semble un peu volumineuse. Les traits du visage sont
assez grossiers, mais en revanche les mains sont fines et soignées. Sa longue
chevelure tombe en arrière des épaules. La mère de Jésus est vêtue d’une
longue robe à encolure froncée en petite collerette. Celle-ci est recouverte
en partie par une longue tunique à buste montant, retroussée sous le corps de
son fils. Le manteau est fermé par des cabochons floraux. Jésus est assis de face, le corps en biais, jambes
croisées, un globe terrestre dans la main gauche. Il est vêtu d’une tunique
ample, sans ceinture, à manches longues |
|||||||||||
Jessé, en
appui sur le coude gauche, les yeux ouverts, semble en attitude de
méditation. Le tronc de l’arbre sort de sa poitrine et se divise en deux
branches dont les rameaux portent les rois de Juda. Il est coiffé d’un
chapeau à calotte arrondie et à large bord. Sa tunique, à manches étroites
avec revers au poignet, est sculptée en fuseaux de plis ronds, comme le sont
également sa barbe et sa chevelure. Le groupe de Saint-Guen est très différent
à ce niveau-là : Jessé y est accompagné d’un démon à figure de femme. Ce
groupe, en restauration, a été heureusement épargné par l’incendie criminel
qui ravagea la chapelle dans la nuit du 29 au 30 janvier 2006. |
|||||||||||
|
Douze rois à l’origine accompagnent Jessé. Les deux
rois supérieurs ont malheureusement été volés. La photo ci-contre montre cinq rois de la rangée de
gauche. Celui du bas, David est reconnaissable à sa harpe. Un genou à terre,
il joue de son instrument. Il porte une robe à plis ronds partant de la
ceinture, un manteau agrafé au col et un chapeau à trois cornes en volutes
surmonté d’une couronne ouverte à fleurons. Sa barbe est longue et soignée.
Le roi suivant, aux cheveux courts, est imberbe ; un sceptre dans
la main droite, il porte une couronne à fleurons dentelés. Au-dessus de lui,
son compagnon, barbu, pose les deux genoux sur deux rameaux très écartés de
l’Arbre. Sa tête, couverte d’un chapeau entouré d’une couronne à fleurons dentelés,
est penchée de côté. De sa main droite, il fronce son manteau agrafé au col,
et porte son sceptre dans la main gauche. Le roi suivant est assis sur une
branche, un genou relevé, un pied posé sur cette branche. Le corps en appui
sur la main gauche, il regarde la Vierge, un sceptre dans la main droite. Il
est vêtu de hauts de chausse bouffants, serrés sous le genou par un gland,
d’une chemise à encolure drapée et à manches bouffantes, d’un turban drapé
surmonté d’une couronne à fleurons. Le cinquième et dernier roi, le genou
droit haut levé, pose un pied sur le genou de son compagnon du dessous.
Barbu, comme la plupart des autres rois, il porte son sceptre de la main
droite. Un manteau agrafé au col enveloppe entièrement son corps. La rangée
de droite est semblable à celle de gauche à l’exception de quelques détails.
Cette œuvre peut être attribuée à l’atelier morbihannais qui a sans doute
sculpté également celui de Saint-Guen en Saint-Tugdual et celui de
Saint-Loctavy en Priziac (œuvre disparue). L’ensemble, dais et arbre, paraît
avoir été conçu pour occuper son emplacement actuel. |
||||||||||
De nombreuses sculptures décorent la chapelle : - Une Vierge de douleur en granit du XVIe siècle :
des traces de cassure cimentée sont apparentes au niveau des jambes. - Un Christ souffrant : les poignets liés, il
semble attendre paisiblement son sort. Il a été repeint puis classé au titre
objet le 16 mars 1982. La statue d’une hauteur de 1.10 m est sculptée
dans le granit. - A droite de l’autel, une niche est surmontée d'un
dais. Au sommet, deux bandeaux ajourés encadrent deux frises en bas-relief
(la plus haute présente trois panneaux à sommet chantourné). Moïse et deux
figures en buste sont sculptés en bas-relief sur la frise supérieure du dais.
La niche, qui n’a plus de volets, contient une statue imposante (1.60m) de saint
Nicolas en granit de taille directe. Le saint patron, crosse dans la main
gauche, semble bénir de la main droite. La statue ainsi que la niche ont été
classées par les Monuments historiques. - La chaire à prêcher est un bel ouvrage de
menuiserie : elle est classée depuis le 25 avril 1961. - Saint Jean-Baptiste, en granit polychrome, porte
l’Agneau mystique et un livre ouvert. |
|
||||||||||
On ne peut quitter la chapelle de Saint-Nicolas sans lever les yeux vers la roue à carillon située dans le croisillon nord. En bois, à sept rayons (diamètre 0,80 m), elle est ornée à l’extérieur de huit clochettes. Son moyeu est encastré dans un bâti de bois constitué de deux brancards dans lesquels sont embrevés deux montants qui supportent la manivelle. Ces montants sont étayés de part et d’autre par une jambette incurvée qui prend appui sur les brancards. Ils portent la traverse qui supporte le moyeu de la roue. |
|||||||||||
|
Ces roues, très fréquentes au Moyen-âge, en France et
en Europe, deviennent de plus en plus rares. En Bretagne, il est possible de
retrouver la trace d’une quinzaine de roues. D’après Hervé du Halgouët (
Revue de Bretagne1909) il y en eut à
Pouldavid (église Saint-Jacques ), à Landrevarzec (chapelle de
Quilinen), à la Forêt-Fouesnant, à Saint-Herbot en Plonevez-du-Faou, à Berhet
(Notre-Dame de Confort), à Quemperven, à Saint-Tugdual de Bulat, à Ploemel
(chapelle Saint-Laurent) et à Quéven (chapelle de la Trinité). A cette liste
il faut ajouter les sept roues toujours en état de marche que l’on peut
admirer à : 1. Locarn dans les Côtes-d'Armor (en bois, bronze et
fonte, d’un diamètre de 1,10 m), 2. Confort en Meilars dans le Finistère (d'un diamètre de 1,75 m, la seule connue en
Finistère : elle possède douze clochettes de notes différentes, du Do au
Do supérieur) 3. Saint-Nicolas de Priziac. 4. Magoar (Côtes-d'Armor) : la roue est en bois et en
laiton ; son diamètre est de 80 cm. Elle est classée depuis le 6 décembre
1984. |
||||||||||
5.
Kerrien
(Côtes-d'Armor) : en bois, en bronze et en laiton, c’est la plus petite
roue conservée en Bretagne. 6.
Saint-Nicolas du Pélem (chapelle de Notre-Dame du Ruellou) : en
bois polychrome à douze rayons, c’est la seule qui est ornée et coloriée.
Autrefois la jante portait douze clochettes alternativement bleues, grises ou
jaunes. Le support, orné aux extrémités de
têtes de chiens sculptées, qui permet de la fixer au mur, est surmonté de
deux têtes humaines. 7.
Laniscat : à l'origine, elle possédait vingt-quatre clochettes. La
roue est placée en hauteur à gauche de la nef, au-dessus de la chaire. D'un
diamètre de 1 mètre, elle comporte douze rayons. Son moyeu traverse le mur et
à l’arrière, il y a été fixé une manivelle qui, à l’aide d’une longue cordelette, permet
d’actionner l’ensemble. Quant à l’appellation exacte de ces objets, elle dérive
nécessairement de la fonction qu’on a bien voulu leur attribuer…Les roues
sont dites de « fortune » à Kerien, Magoar, Laniscat et Notre-Dame
du Ruellou. A Laniscat, elle servait plutôt à guérir de la maladie (les
textes évoquent « le petit saint de la roue »). À Locarn, la roue
permet d’invoquer saint Hernin. À Confort en Meilars, on la fait encore
tourner de nos jours au-dessus de la tête des muets et des enfants qui
tardent à parler, tout en chantant le Gloria : cinq guérisons seraient
reconnues… Cette roue aurait été offerte en guise d’ex-voto par Alain de Rosmadec et son épouse Jeanne de
Chastel pour la guérison de leur enfant muet (XVIe siècle). On n’est pas renseigné sur l’usage qui était réservé à la
roue de la chapelle Saint-Nicolas de Priziac, mais il semble que même si des
superstitions sont venues en Bretagne s’ajouter à l’utilisation habituelle de
la roue, dans la plupart des cas, cette utilisation est bien d’ordre
liturgique. C’est à cette conclusion que tend Hervé du Halgouët dans l’étude
actuellement la mieux documentée en ce qui concerne la Bretagne :
« Les carillons autrefois scellés à la muraille dans quelques églises ne
se différenciaient pas autrement des sonnettes ordinaires de l’autel. Ce
n’est que très exceptionnellement qu’elles ont pu servir à des pratiques
superstitieuses, pratiques relevées uniquement en Bretagne, où le caractère
des habitants est éminemment spiritualiste ». Hervé du Halgouët fait
également remarquer que l’appellation la plus fréquente en Bretagne est celle
toute simple de « er rod » : la roue. |
|||||||||||
Atlante du
pilastre sud de la face est. Barbu et ventru,il est aujourd’hui mutilé. |
Cariatide
canéphore du pilastre Nord de la porte centrale (face ouest). Sa main droite
soutient la corbeille de feuilles et de fruits posés sur sa tête. |
Atlante du
pilastre Nord de la face ouest du jubé. |
|||||||||
Angelot de la
face est du jubé. Il porte une longue tunique, à gros plis en fort relief, à
manches courtes et col arrondi |
|
|
|||||||||
Situées sur la
face ouest, dans l’axe des pilastres encadrant la porte centrale, ces
figurines d’angelots portent une longue tunique à gros plis en fort relief, à
manches courtes et à col arrondi. Celui de gauche présente la couronne
d’épines. Celui de droite avait autrefois un emblème glissé dans ses mains… |
|||||||||||
|
Sur la gaine de la cariatide de la porte du jubé (face ouest), on trouve cette jolie tête de lion à langue bifide et pendante. |
|
|||||||||
Le jeune homme
imberbe de la face ouest du jubé à l’extrême nord. Cette figurine est taillée
dans un seul bloc et assemblée par des embrèvements dans la corniche. Jambes
de profil, tête et buste de face, torse et pieds nus, cet homme est vêtu du
fameux bragou-bras breton |
L’homme barbu de la face ouest à l’extrême sud. Une main derrière la tête, l’autre tenant les jambes, il maintient ses pieds à hauteur du crâne. Il est vêtu d’une culotte bouffante à crevés. |
||||||||||
|
|||||||||||
Source : inventaire topographique de la commune
de Priziac, 1966, DRAC Bretagne- Service régional de l'Inventaire Réalisation et crédit
photographique : Alain Ménard
(propriété de l’auteur. © 2008 – Bretagne-sacree.fr). Reproduction
interdite sans autorisation de l’auteur. |
|||||||||||