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BULAT-PESTIVIEN Église paroissiale Chapelle Saint-Blaise Chapelle Sainte-Anne Radenek |
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« Lorsque tu vois jaillir du milieu des collines la flèche de granite et ses arêtes fines, lorsque tu vois dressé plus haut que tous les fronts l’ange gris de Bulat au paradis des monts…»
Mab-Sulon |
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Après
avoir franchi la voie ferrée au niveau de Pont-Melvez, on quitte la
route reliant Guingamp à Callac pour s’élever lentement vers
l’un des hauts lieux de la
Bretagne mystérieuse : le sanctuaire de Bulat-Pestivien. Ici le
granit est froid, dispersé ça et là dans la campagne, et
la nuit le clair de lune laisse entrevoir, entre les bouquets d’arbres
et les nuages, l’un des plus beaux clochers des Côtes-d'Armor,
déchirant de ses 66 mètres un ciel souvent tourmenté par
la tempête. Les légendes et les croyances sont toujours vivaces
dans ce pays où le diable, dit-on, est mort de froid une nuit dans
l’église de Burthulet. Je
découvris en avril 1986, pour la toute première fois, sous un
ciel tourmenté et menaçant, le sanctuaire de Bulat, la chapelle
de Pestivien et son très beau calvaire. Je fus immédiatement
impressionné par cet ensemble architectural, par cette vaste place
faisant face au mur d’enceinte, par l’élégance de
ce beau clocher et par les sculptures spectaculaires de la
secrétairerie. Au début des années quatre-vingt-dix, je
suis passé souvent, de nuit, au pied de la chapelle Saint-Blaise en
descendant de Pleguien pour me rendre à Lignol dans le pays Pourlet.
Que de sensations éprouvées tout au long de cette route
mystérieuse qui traversait ensuite le Burthulet puis
Kergrist-Moëlou ! |
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EGLISE
PAROISSIALE |
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D’après
la tradition locale, à l’origine, la chapelle Notre-Dame de
Bulat n’est que l’ex-voto de la reconnaissance d’un
seigneur de Pestivien : s’agissait-il de demander au Ciel la
grâce d’avoir un héritier mâle, comme
l’affirment le cantique et le cahier de paroisse, ou bien de remercier
la Vierge d’avoir rendu sain et sauf un enfant enlevé par une
bête sauvage comme le raconte l’étonnante frise ornant le
mur de la sacristie ? En tout cas, le nom même de Bulat (syncope
de «bugelat») et le fait que la fontaine située dans le
sanctuaire est populairement appelée « fontaine des nourrices »
montrent que la vierge, à Bulat, fut dès l’origine
invoquée pour la protection et la prospérité de
l’enfant (bugel) et de sa famille. |
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Le bourg de Bulat est construit sur une petite
éminence, dans un paysage vallonné et boisé. Les collines
avoisinantes, plus hautes que le bourg, masquent l’édifice dont
la flèche n’apparaît qu’à une faible
distance. L’église est située au nord-ouest, à
l’endroit où la pente s’accentue vers l’ouest, le
nord-ouest et le sud-ouest, sur un placître de forme
irrégulière étiré d’ouest en est. À
l’est, le placître, limité par une murette basse ouverte
d’un portail axial à piles carrées à couronnement
pyramidal (fermé autrefois par une grille en fer forgé), ouvre
largement sur la vaste et belle place centrale du bourg bordée par les
habitations à l’est et au sud de l’église. Le
portail est flanqué de deux échaliers limités par des
piles du même type que celles du portail, mais plus basses. Deux échaliers
simples sont ouverts aux extrémités nord et sud et le monument
aux morts échancre la murette à droite du portail. Le
placître est occupé par le cimetière, principalement,
à l’est, au sud et à l’ouest. La fontaine de la
Vierge est construite au nord-ouest, le calvaire s’élevant
à droite en entrant dans le cimetière à l’est. L’église est construite en matériau
homogène de granite à gros éclats de quartz en blocs de
deux teintes, jaunâtres ou bleutés, mélangés
dans un appareillage en général moyen, sauf dans le massif
occidental (jaunâtre pour la tour, bleuté pour la
flèche). |
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La façade méridionale de
l’église est sans aucun doute le joyau du sanctuaire. Le portail
sud ouvre toute la largeur du mur du porche et près de la
moitié de sa hauteur. Les deux voussures sont sculptées de
feuillage ainsi que l’archivolte en accolade sommée d’un
fleuron. |
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Le portail sud |
Le tympan est occupé par un réseau de
granit reposant sur une colonne centrale qui divise l’ouverture en
deux. La colonne à base et chapiteau mouluré est
sculptée en demi-relief d’un pampre de vigne, où picorent
des oiseaux, prenant racine sur la base et montant en spirale sur le
fût en se terminant sur la corbeille du chapiteau. Le réseau est
constitué de deux arcs en accolade à intrados
trilobé ; deux cercles où s’inscrivent deux
mouchettes et un soufflet axial sous la clé occupent
l’écoinçon. De nombreux motifs héraldiques et
sculptures en demi-relief et haut-relief se répartissent en trois
niveaux entre le portail et l’ouverture du pignon : une huitaine
d’armoiries et deux figures d’animaux. Au-dessus des archivoltes du porche, à gauche,
est sculpté en haut-relief, un motif représentant un animal
ailé, égorgeant un autre quadrupède plus petit. Les
corps enchevêtrés sont fortement en relief, au détriment
des détails devenus inexistants. Sur le pignon, à l’extrême droite,
figure un motif inscrit dans un rectangle allongé représentant
un animal quadrupède couché, à longue queue bifide,
à petite tête au museau pointu et pourvu d’une aile rigide
et longue. |
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L’animal
ailé |
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L’intérieur du porche est couvert d’une
voûte d’ogive à liernes. Les nervures sont
moulurées d’un tore à listel médian
séparant de part et d'autre deux cavets et un tore
dégagés par des filets. La voûte est en moyen appareil de
granite. La clé est ornée d’un motif héraldique.
Le sol est pavé de grandes dalles de granite. Dans l’embrasure
deux marches permettent d’accéder au niveau du placître.
Sur le mur nord, deux portes-géminées en arc brisé,
réunies sous une arcature en plein cintre moulurée de deux
cavets, donnent accès au bas-côté. Deux bénitiers
godronnés soutenus par des mains sculptées en bas-relief sont
engagés aux angles nord-ouest et nord-est. Les murs est et ouest,
aveugles, portent sur toute leur longueur un grand décor
symétrique de niches à dais où s’abritent
traditionnellement les statues des douze apôtres. À la base des
murs court un banc de granite. |
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Mur est du porche, de
gauche à droite : Saint Pierre, saint Paul,
saint Jean, saint Jacques le Majeur, saint André et saint Thomas. |
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Mur Ouest du porche, de
gauche à droite : Saint
Barthélémy, saint Philippe, saint Jude Thaddée, saint
Jacques le Mineur, saint Simon et saint Matthieu. |
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Les statues sont exécutées dans un
granite beige d’un grain moyen et peu micacé. Le revers est sous
coup de l'outil. Tous les apôtres sont taillés en un seul bloc
et fixés par cimentage. La polychromie a presque totalement
disparu : il reste des traces de couleur ou de badigeon de base vert
sombre. Les statues étaient polychromes jusqu’à une date
assez récente, assez visible sur les cartes postales anciennes. Le peu
de mutilations confirme le bon état actuel : Saint Thomas : main droite cassée. Saint Philippe :
extrémité inférieure de la hampe de la croix
cassée ainsi que le bord droit du manteau. Quelques têtes
recollées lors de restaurations. La statue de
saint-Simon semble moderne ; le parti pris de géométrisme
et de raideur s'oppose à l'effort de souplesse et de vie des autres
sculptures. Cette statue est à rapprocher d’un groupe de saint
Hervé à Saint-Anne-la-Palud. Le support et
l’encadrement des apôtres s'organisent en une grande composition
architecturée à parti vertical, couvrant la plus grande partie
de la surface des murs est et ouest du porche. Sur chaque mur, six
travées à trois niveaux A - Soubassement
continu, avec piédestaux saillants. B - Niveau
médian : niches renfermant les statues d'apôtres. C - Niveau
supérieur : dais. A – Piédestaux : Prenant appui sur le
banc de pierre courant le long des murs, font saillie de hauts piédestaux
de section semi-hexagonale (trois pans visibles) : plinthe et cimaise
à moulures prismatiques, arêtes soulignées d'un tore,
champ élégi sur les cinq sixièmes de la hauteur et
formant baie à réseau supérieur trilobé et
archivolte ornée de choux. Chacun de ces piédestaux supporte
une statue d’apôtre. |
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B – Niches : Elles sont à
fond plat et à montants de section prismatique, à base
bouteille et minuscule chapiteau à décor végétal
ou géométrique ; la partie inférieure du dais forme
voûte nervurée. Entre les niches, un haut et mince pinacle
engagé, à mouluration identique à celle des montants, et
se prolongeant jusqu'au troisième niveau des dais, sert de liaison
entre les niches et accentue le verticalisme du parti. C – Dais : Ils sont à trois
pans, supportés par les montants de la niche, et organisés en
trois niveaux. Le niveau inférieur est rythmé aux angles par de
petits contreforts biais, certains ornés de minuscules choux
frisés, les autres nus, encadrant un arc trilobé
surmonté d'une accolade à choux frisés. Au-dessous court
une balustrade à fins motifs de mouchettes. Celles du mur Est
groupées par trois, s'organisent en une rangée de roses,
celles du mur ouest se superposent en deux niveaux. Le niveau médian
des dais forme des niches plates à gable aigu, à montants
ornés de contreforts biais. À l'intérieur de ces niches
s'inscrit un deuxième arc, brisé,
trilobé ou en plein cintre entourant parfois un motif
central (petit homme pour la niche de saint Pierre, fleur de lys pour le dais
de saint Paul, saint Jean, saint André, saint Thomas, accolade
à burons pour saint Philippe, fenestrage pour saint Matthieu). Le niveau supérieur consiste en pinacles
ornés aux arêtes de choux. |
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Saint Barthélemy et saint Philippe |
Description générale des douze
apôtres Thème :
il s'agit des douze apôtres du porche, reconnaissables pour la plupart
à leur attribut personnel. Un doute subsiste sur l'identité de
saint Jacques le Majeur qui n'est pas vêtu ici en pèlerin, mais
porte un simple bâton. Saint Matthias a été
écarté au profit de saint Paul, placé après saint
Pierre. Composition :
un effet de différenciation apparaît dans l'attitude des
apôtres ; si la plupart ont la tête de face, quelques-uns se
tournent vers la gauche ou la droite. Les gestes sont également
variés et rendus véridiquement bien que maladroits. Anatomie : l'étude
des dimensions a montré une nette différence entre les
apôtres ; elle s'étend au niveau des proportions. Certains
apôtres ont un corps long, mince, à tête petite, d'autres
ont un corps plus massif. Les visages sont tous du même type, les traits
sont en fort relief, le front haut et arrondi se termine par des arcades
sourcilières plates et en surplomb sur des yeux rapprochés,
très grands et en amande, à paupières sculptées.
Le nez est droit, à racine fine et narines bombées. Le bas du
visage est caché par la barbe sauf dans le cas de saint Jean qui
possède une bouche saillante à lèvres
séparées par une incision et un menton fin. La chevelure,
généralement courte, est plaquée sur les crânes et traitée
en grosses mèches parallèles et peu ondulées. La
barbe reçoit le même
traitement, les moustaches longues, à mèches torsadées
s'étalent sur la barbe. Les détails anatomiques des corps se
signalent par un buste et des bras trop longs. Les mains et les pieds sont grossièrement
traités, les doigts sont simplement tubulaires. Vêtements, drapés et plis : Les apôtres portent tous une tunique et un manteau très peu
décoré. Leur différenciation est très peu recherchée et réside
dans la forme des décolletés. |
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Au niveau des draperies, l’étude est
poussée, si la tunique tombe verticalement, on note quelques ourlets relevés par
le pied avancé. Le manteau
présente des mouvements variés et aucun ne tombe exactement de
la même façon. Les plis sont très grossiers, ceux de la
tunique sont uniformément semi-tubulaires, parallèles,
verticaux et en faible relief, ceux du manteau sont plus creusés, mais
leur disposition est maladroite et ils chargent la statue de lignes
anarchiques qui rompent l'équilibre de la composition. Attributs :
Là aussi se note une grande variété ; la
moitié des apôtres porte un livre, mais jamais de la même
façon. L'attribut personnel n'est même pas toujours tenu dans la
main droite ; deux d'entre eux le portent dans l'autre main. Les
attributs personnels sont généralement bien caractéristiques,
mais certains ne portent qu'un bâton, c'est le cas de Jacques le
Majeur, qui, fait très rare, n'est pas vêtu en pèlerin. Technique :
Les œuvres sont homogènes et sortent d'un même atelier
exception faite de la statue de saint Simon, et peut-être aussi de celle
de saint Matthieu; il se caractérise par une recherche de
variété, dans les attitudes et les draperies, par une
maladresse dans l'anatomie : les proportions sont changeantes et
toujours mauvaises, par la disposition très oblique des pieds sur la
base. Quant au relief, les
sculpteurs préfèrent les volumes forts et peu nombreux,
ressortant bien sur la pierre, à des recherches plus poussées
alliant volume, modelé et détail. |
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Saint Pierre et saint Paul |
Saint Pierre Corps long et souple,
tête petite, épaules étroites et carrées. Il est vêtu d'une
longue tunique sur laquelle est
passé un manteau posé sur les épaules et dont un pan
revient à l'avant sur l'épaule
gauche. Attributs : livre
ouvert tenu par la main droite,
très grande clef tenue à l'envers, le long du côté
gauche. Saint Paul Corps long et mince,
épaules petites et droites, tête petite à barbe pointue,
à chevelure courte dégageant le front. Saint Paul porte une
tunique longue à corsage fendu et petit col rond. Le manteau à
bord brodé couvre presque tout le devant du corps. L'ourlet de la
tunique se relève pour découvrir le pied gauche. Attributs : la main
droite tient le long du corps une longue épée à pommeau
torsadé, la main gauche porte un livre à fermoirs. Saint Jean l'évangéliste, Les bras collés
au corps portent les attributs. Saint Jean est figuré sous les traits
juvéniles. Corps massif aux épaules larges et tombantes, cou
long, visage imberbe et souriant aux yeux globuleux, aux joues
étirées par le sourire. Chevelure longue répandue en deux
mèches torsadées sur les épaules. Attributs : saint
Jean porte une tunique serrée à la taille, à encolure
ronde bordée d'un large bandeau. Le pan gauche du manteau est tenu sur
le devant par la main gauche, le pan droit s'enroule autour du bras. Il porte un livre sous le bras gauche et la main droite tient un calice (erreur du sculpteur, l’évangéliste le tient habituellement dans la main gauche) à pied godronné, à nœud rond, d'où s'échappe un serpent. |
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Saint Jacques le Majeur et saint André |
Jacques le Majeur (?) Le buste est long, les
épaules carrées, grande tête à longue barbe et
moustaches. Saint Jacques le Majeur
ne porte pas le costume de
pèlerin : tunique à décolleté
carré, à manteau brodé sur le pourtour d'un bandeau
perlé. Attribut : pas de
livre, long bâton tenu dans la main gauche, le long du corps. Saint André Anatomie : corps
étroit aux épaules tombantes, aux bras longs. Crâne
chauve, chevelure courte sur les côtés, barbe et moustaches.
Tunique et manteau retenu par une grosse agrafe ronde. Attributs : grande
croix de saint André tenue au milieu, par la main droite et à
l'extrémité de la branche droite, par la main gauche. Saint Thomas Corps rectangulaire et
massif. Tête dégagée et grande, bras trop longs. Tunique à
décolleté carré, manteau posé sur l'épaule
gauche, le pan droit descendu très bas venant s'attacher sur le
devant. Attributs : la
main gauche tient un livre, la main droite porte une équerre. Saint Matthieu (?) Corps étroit aux
épaules tombantes, tête grande à la chevelure bouclée,
à la barbe traitée en mèches raides et verticales. Tunique
s'arrêtant au-dessus des chevilles, à corsage boutonné,
à taille très haute, à plis ondulés sur la jupe.
Manteau à bords saillants posé sur les épaules. Attributs : livre
fermé tenu dans la main
gauche. |
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Saint Simon et saint Matthieu |
Saint Simon Anatomie très schématique parti
pris d’archaïsme ? Corps rectangulaire, épaules
droites, à bras très
longs. Visage rectangulaire
stylisé : yeux rapprochés et presque rectangulaires, nez droit, bouche
incisée, chevelure courte, barbe traitée en mèches verticales au centre et obliques sur les côtés. Saint
Simon est vêtu d'une tunique à encolure ronde et biais large et
d'un manteau posé sur l'épaule gauche, dont le pan droit est
repris sur le devant par la main opposée. Attributs : saint
Simon porte la scie dans la main droite. Saint Jacques le Mineur Corps rectangulaire,
à buste et bras longs, chevelure courte et barbe longue. Saint Jacques
porte une tunique à taille très basse et un manteau enroulé
le long du corps et dont un pan est retenu par la main gauche. Attributs : le
saint tient un long bâton dans la main droite. Saint Jude Thaddée Corps long et
épaules étroites, visage
expressif à chevelure courte et longue barbe épaisse.
Saint André porte une tunique à petit col rond fendu au milieu
et un manteau posé sur l'épaule droite et revenant sur le
devant. Attributs :
bâton épais et court tenu dans la main droite. Saint Philippe Corps étroit,
aux épaules engonçant la tête, buste et bras très
longs. Saint Philippe porte une tunique à taille basse marquée
par une fine ceinture et un manteau posé sur l'épaule gauche. Attributs : le
saint porte un livre ouvert dans la main gauche et il tient une croix
à longue hampe dans la main droite. |
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Saint Barthélemy Corps long et
étroit, bras longs, tête chauve sommé d'un toupet,
petites mèches recourbées sur les côtés. Le saint
porte une tunique et un manteau dont le pan droit posé sur
l'épaule descend en oblique sur le devant du corps. Attributs : il tient
un livre fermé dans la main gauche et dans la main droite un coutelas,
à lame courbe dont le manche est serré. |
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La secrétairerie
Elle est un bel exemple de l’architecture renaissance. Construite
en 1552, en hors-œuvre à l’extrémité ouest du
mur sud du vaisseau central, à l’aisselle du porche. Ses murs
nord et ouest supportent les contreforts de l’angle sud-est de la tour.
Sa face sud, la plus belle, est appuyée sur le mur ouest du porche, en
retrait de la façade de ce dernier. Le mur-pignon comporte cinq
ouvertures en baies rectangulaires, géminées aux deux premiers
niveaux. Des barres de fer, devant les baies, protégeaient autrefois
les actes administratifs et les archives contre le vol. Ces ouvertures sont
entourées de chambranles richement décorés dont les
chapiteaux sont composés de figurines mêlées à de
gracieuses arabesques. Trois petits personnages assis entourent deux coquilles
Saint-Jacques, entre le deuxième et le troisième niveau. Le
troisième niveau ne comporte qu’une seule fenêtre. Le
pignon triangulaire dont les rampants portent des crochets à motifs végétaux
enveloppant des têtes humaines alternant avec des grappes de raisin,
comporte au centre, taillées dans un bloc monolithe, des
armoiries : écu en bannière, illisible, timbré d'un
heaume de face portant un livre. Les tenants sont des sauvages barbus,
s'appuyant sur un long bâton. Deux bustes allongeant les bras tous les
deux, aux angles inférieurs du rampant, figurent le marquis de Kerveno
et sa femme, seigneur et dame de Pestivien à l’époque de
la construction de la secrétairerie et de la tour. |
La façade sud de la secrétairerie |
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Entre le porche sud et la porte occidentale
d’étonnants hauts-reliefs ornent le mur de la
secrétairerie. Le phylactère qui s’étend sur toute
la largeur des deux faces de la secrétairerie est tenu à chaque
extrémité par un homme, en buste, de face, sculpté en
haut-relief. La composition des deux bustes est légèrement
différente : celui de la face sud, barbu et chauve, tient
l’extrémité est du phylactère (illisible et
encrouté de lichens) de la main gauche, celui-ci passant sur la
poitrine et cachant l’autre bras ; celui de la face ouest, barbu,
vêtu d’un pourpoint ouvert sur le devant, à large revers
et manches à crevés, porte la main droite à la tête,
la gauche tenant un rouleau fermé. |
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L’homme barbu de la face sud |
L’homme
repliant le phylactère |
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Au-dessus du phylactère, neuf motifs se
succèdent sur les murs de la secrétairerie formant une suite de
« bustes bizarres, dont le
mérite artistique est incontestable » (Sigismond
Ropars-Annales des Côtes-du-Nord, 1851). Cet auteur y voyait « des squelettes qui
remplissent en grimaçant toutes les fonctions de la vie. Les uns
chantent, les autres prient, les autres pleurent ou blasphèment avec
un rire sardonique et infernal. Rien n'est effrayant à voir comme ces
masques étranges, si énergiquement conçus, si
vigoureusement modelés ; on ne sait si la mort ressuscite ou si
la vie se retire au milieu de ces convulsions. » L’abbé François Daniel, qui fut le
recteur de Bulat de 1861 à 1871, interprétait en 1864, cette
frise comme une danse macabre : « On
y voit la mort, représentée sous diverses formes,
entraîner avec elle des hommes et des femmes de tous âges et de
toutes conditions. L’un des sujets semble crier comme pour
éveiller et faire sortir les autres de leurs
tombeaux. Quelques-unes de ces effigies représentent des corps
dépouillés de leurs chairs et dans un état de
décomposition complète ; d'autres portent des
vêtements et représentent des images moins hideuses et moins
repoussantes de la mort. » Le cinquième buste, en partant du porche sud, la
gueule largement ouverte, les orbites arrondies, et tenant dans la main
droite un tibia et un péroné, impressionna si fort Prosper
Mérimée (le deuxième inspecteur général
des Monuments historiques) lorsqu’il le vit en 1835, qu’il le
surnomma « le spectre hurleur de Bulat ». Anatole Le
Braz écrivait en 1901 dans « La Terre du passé » :
« Mérimée,
si je ne me trompe, la visita au cours d'une
de ses tournées d'inspection dans l'Ouest, et en reçut une impression très
forte. L'ossuaire surtout le frappa, par la saisissante
étrangeté des figures macabres qui le décorent. La mort
y est représentée dans les attitudes les plus diverses, avec
une fougue de ciseau vraiment tragique, et il y a telle contorsion de squelette hurleur que l'on
n'oublie
plus. » H de Bonneville, dans
« le magasin pittoresque de 1909 » analysait ainsi
cette fresque : « Le morceau le plus
curieux de cet édifice composite est l'ossuaire, accolé au porche
latéral, construction du seizième siècle, gracieuse et
originale. À la hauteur de la fenêtre court une frise
sculptée, représentant la mort, sous différents aspects,
dévorant tous les âges ou états de l'humanité :
vieillesse, âge mûr, enfance; moines, seigneurs et
servantes ; les uns résignés, les autres se
débattant dans des contorsions du plus haut comique ; et toutes
ces figures ont, malgré le peu de finesse du grain de la pierre,
gardé des physionomies étonnamment expressives. » Christiane Prigent dans
« Pouvoir ducal, religion et production artistique en
Basse-Bretagne 1350-1575 » donne
l’analyse suivante :
« On ne saurait parler d’une danse macabre puisqu’on
ne voit aucun danseur, mais plutôt d’un “Triomphe de
l’Ankou ”. La frise s’agence autour du Seigneur de la
mort, identifiable, à la cinquième place, à son sceptre
formé d’ossements entrecroisés. De part et d’autre, on retient la
présence d’un homme, d’une femme voilée, et
d’un cheval monstrueux maîtrisant sous ses sabots un visiteur des
enfers. » Ces sculptures m’ont
fortement impressionné lorsque je les vis pour la première fois
en avril 1986 : comme elles devaient être belles avant que la
fureur révolutionnaire des années 1790 ne les
mutilât ! Uniques en Bretagne, elles méritent une
observation approfondie. |
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Le spectre hurleur de Bulat : le
grand maître des lieux |
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Voici la description de cette frise de l’est vers
l’ouest : L’homme barbu ouvrant le phylactère,
à l’angle du porche sud. La partie supérieure d’un squelette,
la tête penchée sur sa droite et comme recouverte d’un
voile qui lui tomberait sur les épaules pour y former un fichu. Autre squelette dont il ne reste que l’amorce
d’un mouvement des avant-bras relevés vers le haut, la
tête et les mains ayant été brisées. Un quadrupède assis, dont la disparition de la
tête empêche de reconnaître l’espèce. Il
semble être un animal à longues pattes et corps étroit tenant
dans ses pattes antérieures un objet allongé, un enfant
emmailloté, dont la
tête serait brisée elle aussi. Serait-ce l’enfant du baron
de Pestivien et de sa dame enlevé par un animal sauvage (un singe)
selon la légende ? Le cinquième haut - relief est le spectre
hurleur de Prosper Mérimée : par sa position centrale et
son aspect impressionnant, il revêt à cet égard la première
place. Le motif suivant est à nouveau un squelette
représenté à mi-corps. Un voile descend du crâne
sur la poitrine. La tête est droite. Son regard figé lui donne
une expression de frayeur. Le septième relief est un autre animal
fantastique, un cheval à tête d’homme. Il semble tenir un
personnage nu dans ses mains, qui tente de repousser l’un de ses
sabots. Nouveau buste décharné ensuite dans une
attitude de prière : les mains jointes il lève la
tête vers le ciel. L’homme au pourpoint tenant le phylactère
fermé : l’histoire est terminée. Telle est la frise de Bulat où figurent orants
et expectants sous l’autorité et la prestance du
« spectre hurleur » grand maître des lieux… |
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« Quoi
de plus fétide que la chair et la peau de l’homme après
sa mort, si blanches qu’elles aient été vivantes. Il
n’y a pas de charogne près d’un vieil arbre creux qui soit
si répugnante que le jus de son cadavre. » (Le Mirouër de la Mort, 1519). |
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« La matière que
j’étudie, lorsque je la médite, je la trouve
terrible : après nos faits dans ce monde-ci la fin de chacun de
nous est la mort » ( Annales
de Bretagne Tome II, 1886) |
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« Force, biens, santé, jeunesse et
beauté, toute chose passe ! » (Cantique Tremen’ra pep tra) « Prions Dieu qui nous pardonne, Prions Dieu qui nous donne la
grâce ! » (Le
Mirouër de la Mort, 1519) |
« Quand ta chair sera morte froide et
glacée, il n’est sur terre, je l’atteste, ami, ni ennemi,
ni personne, ni époux, quelque amour qu’on ait eu pour toi, qui
voudrait te voir davantage » (Buhez Mabden, 1530) |
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La
tour et le clocher : |
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« La tour, autre
chef-d’œuvre de l'architecture classique, qui s'élance
à trente mètres au moins dans les airs, est couverte de toutes
parts d'un luxe inépuisable d'ornements. Elle a vu déjà
passer plus de trois cents hivers qu'elle a bravés comme un seul
jour ; et à la vue de ses gigantesques et solides proportions, il
est facile de deviner qu'elle n'a pas à redouter davantage les
siècles qui suivront les nôtres. Flanquée de huit
contreforts et décorée de pilastres et de niches couvertes de
délicieuses sculptures, elle est distribuée en trois
étages par des entablements, des frises, des corniches et des
galeries. Les deux étages supérieurs sont percés de
quinze fenêtres, de cinq mètres de hauteur, sur soixante-six
centimètres de largeur. Leurs parois extérieures sont couvertes
d'élégantes moulures, et leur clef de voûte simule des
consoles chargées de sculpture. Ces fenêtres sont
flanquées de chambranles élancés et couvertes de losanges,
de macles et de toutes sortes d'ornements de la Renaissance, et se terminent
par un coquillage, en guise de fleuron. Une galerie, composée tour
à tour d'arcades cintrées et de balustres couronnés de
chapiteaux couverts de feuillages, règne au pourtour de la
première plate-forme. Rien donc de plus simple que de mettre la
seconde en conformité de style avec la première. Mais non, il y
a trente ans, un architecte, sous prétexte d'achèvement,
voulant faire de l'originalité
à lui, surmonta la seconde plate-forme d'une galerie
composée de pieux de bois, avec accompagnement d'entonnoir de la
même matière. Heureusement, le temps est venu bien vite à
bout de tout cela. La porte de procession, digne rivale de la porte du
grand porche, est d'une richesse d'ornementation des plus brillantes et des
plus splendides. Un arceau ou imposte de pierre, en anse de panier, la coupe
en deux baies superposées. Deux chambranles, chargés
d'arabesques et ayant huit ou dix mètres de hauteur, l'encadrent en
guise de clochetons. Son ogive se termine par une accolade, surmontée
d'un pédicule qui supporte une figure grotesque et nue. Plus de quatre
cents personnages, animaux ou feuillages donnent à cette porte, une
animation ravissante. » (Abbé Daniel, Annales des Côtes-d’Armor 1864). La tour est à trois niveaux et deux aplombs, le
troisième niveau se trouvant en retrait du parement externe des deux
premiers. Elle fut élevée en 1530, puis sommée
d’une flèche octogonale ajourée en 1865 à la suite
de la catastrophe (25 mars 1836) qui vit, entre autres, l’effondrement
du dôme coiffant le clocher. Chaque angle est contrebuté par des
contreforts droits en équerre qui diminuent en longueur et en largeur
à chaque niveau pour s’amortir à mi-hauteur du
troisième niveau. La tourelle d’escalier est construite en
hors-œuvre au sud sur la hauteur des deux premiers niveaux. La cage du
deuxième escalier forme saillie semi-circulaire aux aisselles des
contreforts dans l’angle sud-est avant d’apparaître en
hors-œuvre sur la hauteur du troisième niveau. Les niveaux sont
bien rythmés horizontalement par des corniches et les deux balustrades
qui ceinturent la tour à la base et au couronnement du
troisième niveau. Le niveau médian est le moins
élevé : sa hauteur équivaut à la moitié
des premier et troisième niveaux, sensiblement égaux. Le premier
niveau, mis à part le grand portail ouest (en arc brisé dont
les voussures sont sculptées) est peu ouvert, contrairement aux deux
niveaux supérieurs, ouverts de baies géminées sur
presque toute leur largeur et leur hauteur. Sur les contreforts nord et sud de la tour sont
engagés, sur la face ouest, entre les deux moulures
inférieures, deux-demi-reliefs illustrés de personnages en
buste tenant des phylactères : ·
un homme, au
visage long et osseux, d’aspect sévère, moustache et
barbe bien fournie, porte un pourpoint à col haut (peut-être une
petite fraise), à épaulettes bouffantes et manches munies de
trois anneaux de crevés et manchettes plissées. Il porte un
toquet. ·
Une page (une
femme ?) dont le phylactère (sans inscription) s’enroule
derrière la tête, est vêtu d’un pourpoint qui semble
ouvert sur le devant, à manches bouffantes resserrées au bras
et au poignet. Il porte une toque. |
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Sur le
phylactère, l’inscription est gravée en onciale sur trois
rangs : « En l’an 1530 vingt-neuvième
jour de février Fut commancée cette tour par F.Jehannou mestre De l’esvre et guillaume Cozic procureur
fabrique » |
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Balustrades du troisième niveau : elles
sont d’un type différent sur les quatre faces. Les
coursières permettent une circulation continue. La balustrade de la plateforme supérieure est
interrompue au sud-est par le couronnement de la cage d’escalier. |
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La flèche culmine à 66
mètres : le clocher de Notre-Dame de Bulat est depuis le 26
novembre 1865 le plus haut des Côtes-d’Armor. L’abbé François Daniel, à
l’origine du projet, proposa à l’entreprise Le Bellec- Le
Guilcher de Lannion des plans
d’architecte dans le but d’élever une flèche au
niveau de la chambre des cloches. Seule la flèche, d’une hauteur
de 36 mètres, fut retenue : les quatre clochetons qui devaient
l’entourer ne furent jamais construits. La flèche est octogonale, très
ajourée et prend appui sur la dernière plate-forme. Elle est
appareillée en lits horizontaux ne comportant qu’un seul bloc
monolithe sur chaque face. Les lits sont en léger surplomb les uns
au-dessus des autres. Des tores saillants soulignent les arêtes,
ornés de crochets végétaux stylisés. Chaque face
est ouverte de huit petites baies superposées de taille
décroissante. Les baies des faces biaises sont disposées en
quinconce par rapport à celles des faces cardinales. Les ouvertures
sont généralement en arc brisé. Quelques-unes sont
rectangulaires : au septième niveau des faces cardinales, au
deuxième, cinquième et septième niveau des faces
biaises. Les premières, troisièmes et cinquièmes baies
des faces cardinales sont surmontées d’un gâble
triangulaire à fleuron et crochets portés par des corbeaux
sculptés de têtes grotesques. Les deux gâbles
inférieurs des faces ouest et est, les gâbles inférieurs
des faces nord et sud sont sculptés d’écus. Le
gâble inférieur de la face Est est sculpté de petits
personnages sous un tympan circulaire. Accostant les arêtes, de
nombreuses petites cavités carrées ajourent également la
flèche. Le pinacle qui amortit la flèche porte une croix et un
coq en fer forgé. |
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« L’église
est en bon état d’entretien, la charpente a été
refaite en entier cette année. Sous le rapport de l’art, elle
est un des monuments qui attirent le plus l’attention des connaisseurs,
mais un de ceux qui aient été le plus abîmés dans
ses décorations extérieures… Elle demanderait à
voir terminer des clochetons et à être couronnée par une
flèche correspondant à l’édifice » (La
réponse du recteur Gilles Le Rudulier à l’enquête
menée par le ministre des Cultes donne l’état de
l’église en 1845 – Annales départementales des
Côtes-du-Nord) |
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L’ouragan du 15 octobre 1987 qui ravagea la
Bretagne déplaça la pointe de la flèche dans un double
mouvement latéral et de rotation. Il fallut utiliser un
échafaudage de près de 70 mètres pour effectuer les
réparations. La chambre
des cloches : Située au deuxième étage de la
tour ouest, la chambre des cloches est ouverte de hautes baies
jumelées. Electrifiées
en1952, et malgré des réparations successives, cette chambre et
le beffroi se dégradèrent au fil du temps imposant
l’arrêt successif des sonneries de volée. Le Conseil
municipal de Bulat lors de sa séance du 12 juillet 2002 décida
une réfection totale du beffroi et des cloches et l’adjonction
d’une quatrième cloche permettant de disposer d’un
carillon. D’importants travaux furent effectués : -
Descente des trois cloches. -
Mise en place d’un nouveau beffroi en cœur de
chêne pour quatre cloches -
Remise en état des cloches existantes -
Adjonction d’une nouvelle cloche -
Installation d’un système électronique
permettant de contrôler la puissance des moteurs de volée afin
de protéger cloches et beffroi. |
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Le bourdon
pesant 2280 kg |
Le Bourdon : Kloc’h bras Bulad Il a plus de 200 ans. Cette cloche fut installée
dans le beffroi à la demande du recteur Charles Pezron en 1768.
D’une masse de 2224 kg, elle fut baptisée Marie-Innocente.
En 1883, sa chute du clocher causa la mort du sacristain et blessa
grièvement un de ses aides. Refondue par l’entreprise Biens Frères
elle accuse aujourd’hui une masse de 2280 kg. La deuxième cloche fut acquise en 1880 à
la demande du recteur Gilles Le Rudulier et accuse une masse de 1300 kg.
Elle fut baptisée Marie-Augustine-Félicie La troisième cloche d’une masse de 680 kg fut fondue à Villedieu
et installée dans le beffroi en 1901. Elle remplace une autre cloche
dont la sonnerie était en désaccord avec ses
« consœurs ». La dernière cloche a été
coulée le 8 décembre 2003 à la fonderie Cornille Havard
de Villedieu-les-Poêles. Elle pèse 575 kg. Son moule, constitué
d’une terre d’argile additionnée de poils de chèvre
et de crottin de cheval, fut brisé six jours après la
coulée. Coulée dans de l’airain, elle fut baptisée
Erwan Marie Emmanuel et bénite le 21 décembre 2003 en
l’église de Bulat. |
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À gauche : la cloche de 1300kg Ci-dessus :
le moule ayant servi à couler la nouvelle cloche qui permet ainsi
à l’église de Bulat de disposer d’un petit
carillon. Le coût
du nouveau beffroi et de la restauration des anciennes cloches s’est
élevé à 44 498,37 € Le coût
total de la nouvelle cloche est de 21 081,22 € |
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Il est temps maintenant de s’intéresser
à la richesse iconographique du patrimoine mobilier de
l’église. |
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Plan : L’église est construite en forme de croix
latine orientée. Le vaisseau central, aveugle, à sept
travées, se prolonge pour former un chœur peu saillant
équivalant à la largeur d’une travée. Le vaisseau
semble étroit (6,50 m) par rapport à sa longueur (30
mètres). Il est doublé sur la longueur, au nord, par les trois
premières travées. Un mur plein le sépare de la sacristie
au sud, construite comme le porche sud en hors œuvre, lui-même
accolé à cette dernière, mais en retrait du mur
gouttereau du vaisseau central. Les vaisseaux des chapelles transversales
forment un large bras (14 mètres), mais ne constituent pas un
véritable transept. Au nord et au sud, les chapelles sont
séparées par deux grandes arcades, ouvertes sur toute la
longueur, perpendiculaires à celles du vaisseau central et prenant
appui sur la sixième pile au nord et sa symétrique au sud. Les
deux chapelles occidentales ouvrent sur les bas-côtés nord et
sud par des arcades. Le sol du vaisseau central est surélevé
d’un degré au droit de la sixième pile nord. Le
chœur liturgique, limité par un deuxième degré au
droit des avant-dernières piles sur toute la largeur de
l’édifice, englobe avec le chœur architectural la
dernière travée du vaisseau central et des chapelles
orientales. Une tour de plan carré est construite en hors
œuvre dans l’axe de la face ouest. En terre cuite, avec quelques dalles de schistes
jusqu’en 1850, le sol fut pavé en deux temps : En 1850, la nef, les chapelles et les
bas-côtés furent dallés en granite à la demande de
l’abbé Le Rudulier pour un coût de 3051 francs. En 1968, le rez-de-chaussée de la tour fut
pavé par d’anciennes dalles funéraires. À remarquer : la sixième pile nord
(diamètre deux mètres) qui abrite un escalier à vis
d’une révolution et demie, tournant à droite. Les marches
sont en granite. La porte du bas est fermée par une huisserie
néo-gothique. Celle du haut ouvre au sud sur la nef : elle
donnait accès à la tribune d’un jubé
aujourd’hui disparu. |
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La table
d’offrande : Le visiteur la découvre immédiatement en
entrant dans l’église.
Située dans la nef, elle barre la troisième arcade Nord,
aspectée au sud.
D’une longueur de 4,05 m, d’une largeur de 0,65 m
pour une hauteur de 1,23 m elle est en granite beige à gros
grains fortement micacé.
Trois courts piédroits supportent cette table très
épaisse sommée à ses deux extrémités
d’un rebord à volutes reliant un buste. Au revers de la table est bâti
un muret à une distance de 28 centimètres, situé entre
les piles de l’arcade. Les clercs assis sur ce muret, les jambes dans
cet espacement contrôlaient le défilé des fidèles
apportant les offrandes : à l’arrière, un trou
permet de les récupérer. Les motifs Renaissance prédominent sur cette
table, losanges et cercles sur les bandeaux, corniches saillantes,
frises de godrons avec encore quelques mouchettes gothiques. Sur la face postérieure du muret, est finement
gravée une inscription en lettres capitales : L’AN 1583 : FUT FAITE CESTE
TABLE P : LE MOUIN : M OUVRIER ET LUCAS ET F [KE] RMEN LORS Pendant les fêtes du pardon de Notre-Dame, les
pèlerins déposent, aujourd’hui encore, le premier
dimanche après le 8 septembre, leurs oboles sur cette table. La Vierge
d’argent y est exposée et chaque don est salué par le
tintement de la clochette de bronze de 1553. La
loggia : Située à mi-hauteur du mur de la
sacristie, en encorbellement, elle comprend trois étages : le
soubassement, l’entablement et le dais. Le décor y est
Renaissance. Le culot est une demi-pyramide renversée
à deux faces biaises formées de 4 assises moulurées. La loge comporte deux faces biaises avec baies en plein
cintre sommé de coquilles. Le dais comprend trois faces sculptées avec des
personnages surmontés de coquilles. Autrefois, l’intérieur de la sacristie
était divisé en trois étages. La pièce du milieu,
appelée « chambre des reclus » (ou des ermites)
donnait à l’intérieur de l’église par la
loggia. La légende raconte que deux maçons,
constructeurs de la tour et de la sacristie, avaient demandé comme
salaire de pouvoir occuper la « chambre des reclus »
d’où ils pouvaient assister aux offices. Peut-être
même la chambre était-elle la véritable sacristie, le rez-de-chaussée
n’étant qu’un débarras, et la tribune aurait permis
de suivre les cérémonies et surveiller la tenue des assistants.
Le plancher du premier étage de la sacristie
ayant été démonté, cette loggia donne
aujourd’hui dans le vide. |
La loggia et
la table d’offrande |
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« En face du porche, au
côté nord de la grande nef, dans l'une des travées de la
colonnade, l'on voit une longue table de pierre, affectant la forme d'un
grand autel. Sa face antérieure, reposant sur un massif cubique de
granit, est décorée d'élégantes frises et de
pilastres couverts de palmes, de macles, de fusées et de nombre
d'autres sculptures de l'architecture de transition. Sur la frise
supérieure, nous avons remarqué un écusson fruste :
c'est sans doute celui de Kergorlay, seigneur et patron de Bulat, à
l'époque de l'érection de cette table. Les deux
extrémités se terminent par un enroulement de consoles et de
volutes auxquelles sont adossées deux effigies, à savoir :
celle d'un homme et celle d'une femme. Nous n'avons pas hésité
à regarder ces deux personnages comme représentant les
donateurs de la table ou les fondateurs de l'église dont nous avons
tout à l'heure relevé les armes sur la frise antérieure. Sur le dos de la table, on lit
l'inscription suivante : «
L'an 1583 fut faicte ceste table par P. Le Mouine, ouvrier, P. Lucas et F.
Kermen, fabriques lors ». C'est du haut de ce trône de
pierre que Notre-Dame de Bulat bénit tous les ans les vingt-cinq mille
pèlerins qui, après avoir cheminé nuit et jour,
s'entassent, se coudoient et se pressent dans son sanctuaire à
l'époque de son pardon, ainsi que la veille et le lendemain. Non loin de la porte de la sacristie,
une tribune de pierre découpée à jour comme la rose
d'une élégante verrière, supportée par un cul de
lampe, couverte d'élégantes ciselures, reste gracieusement
suspendue au mur, comme un nid d'hirondelle. Le soubassement est percé
de deux fenêtres flanquées de clochetons classiques d'une
originalité et d'une ornementation remarquables. Au-dessus est un
entablement, couvert d'une frise de coquillages ; puis vient un attique,
qui offre vraiment un exemple du luxe de sculptures que certains artistes
savaient alors répandre avec tant de profusion sur nombre de monuments
de cette époque de la Renaissance (1552). Au niveau de l'attique, deux
effigies, encore un châtelain et une châtelaine, se
détachant presque entièrement de la pierre, sont
adossées aux deux faces latérales de cette tribune, et se font
remarquer par leurs atours d'une indécente coquetterie. L'étage
supérieur de l'attique se compose de niches espacées par une
suite de gracieuses tourelles. Dans les niches sont logées des
statuettes d'une nudité repoussante. Enfin, cette
élégante tribune se termine par un dôme dont la
nudité des parois est déguisée par trois pinacles
ornés de légers crochets. |
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Dans les mille fantaisies inventées par l'imagination féconde de l'artiste pour décorer ce monument, nous avons surtout remarqué les divers vêtements des personnages, lesquels comparés et réunis à ceux d’autres sujets qui décorent les murs extérieurs de l'église, donnent une idée complète et exacte des divers costumes en usage dans le XVIe siècle. Toutes les moulures, toutes les découpures, tous les feuillages qui couvrent les diverses faces de ce bijou de pierre ont, grâce au ciel, échappé aux fureurs du vandalisme. Mais on s'est dédommagé sur les sujets et sur la porte qui mettait jadis cette tribune en communication avec la sacristie. Les sculptures en ont été mutilées, et la porte, sans laquelle la tribune n'a aucune raison d'être, a été maçonnée avec un sans-façon déplorable. » (Abbé Daniel, Annales Côtes-du-Nord 1864). |
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Le retable du Sacré-Cœur (mur est du
bas-côté Nord) : |
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Le retable du
Sacré-Cœur |
Dieu le
Père, barbu et aux cheveux longs, domine un médaillon dans
lequel la Colombe représente le Saint-Esprit. « Dès que Jésus eut
été baptisé, il sortit de l’eau. Et voici, les
cieux s’ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une
colombe et venir sur lui » (Matthieu 3-16) |
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En bois, d’une hauteur de 6 mètres, il est
teinté en noir avec rehauts d’or. Le retable fut sculpté
en 1710 par l’atelier Yves Corlay. L’autel et le panneau de la
contretable datent de 1896. Premier niveau : il est constitué par
l’autel dont la hauteur est marquée par une plinthe débordante
sur les côtés. La table d’autel mesure 2,40 m. Hauteur du
tabernacle : 0,70 m. L’autel à ressaut, forme tombeau et
son devant est divisé en trois panneaux par des pilastres plats. Les
panneaux latéraux sont creusés en niche en cul de four contenant
à droite une statuette de saint Jean et à gauche sainte
Marie-Madeleine, un crâne à ses pieds symbole du Golgotha. Le
panneau central, rectangulaire aux angles découpés en
quart-de-rond porte un très beau bas-relief nous montrant
l’agneau endormi sur le livre aux sept sceaux. |
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En iconographie chrétienne, on rencontre souvent l'agneau couché sur le livre aux sept sceaux : cette figure, tirée de l'Apocalypse, orne presque tous les autels, tant en peinture qu'en relief. On place souvent entre les pattes de l'agneau la croix de résurrection. On représente encore quelquefois l'agneau debout au-dessus d'un rocher, d'où s'échappent les quatre fleuves du Paradis, symboles des quatre évangélistes ; de plus, dans ces images mystiques, l'agneau est presque constamment nimbé. L'agneau est aussi l'attribut de saint Jean-Baptiste, précurseur de Jésus, ainsi que de sainte Agnès, de sainte Reine et de sainte Geneviève. |
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Un ange |
Marie-Madeleine |
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Deuxième niveau : le tabernacle polygonal
surmonte le premier gradin. Il est relié aux piédestaux des
colonnes par des panneaux à décor sculpté. Le
piédestal de chaque colonne porte un décor en bas-relief. Sur
la porte du tabernacle sont sculptés le pélican et ses petits.
Un conopée le recouvre (Il reprend le symbole de la tente où
Moïse s'entretenait avec Dieu - Exode XXVI, 1-14, et XXXVI, 8-19). Il est le signe de la présence sacramentelle
du Christ dans le tabernacle, plus que la lampe rouge qui, elle, peut
s'éteindre. Troisième niveau : le centre est
occupé par la contretable contenant un panneau octogonal à
cadre mouluré bordé de guirlandes soutenues par quatre anges
disposés aux angles. En plâtre polychrome, il illustre
l’apparition du Christ à la bienheureuse Marguerite Marie
Alacoque. Au-dessus, on
découvre les armoiries du marquis du Cludon, seigneur de Bulat. Les
colonnes extérieures sont circulaires sur le premier tiers puis
annelées ensuite. Les colonnes intérieures sont
torsadées à décor sculpté abritant oiseaux et
petits personnages. Les chapiteaux des quatre colonnes sont de style
corinthien et portent un entablement. |
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Apparition de
Jésus à Marguerite Marie Alacoque à Paray-le-Monial. La discussion
au sujet de la mission et les vertus de Marguerite Marie continua pendant des
années. On soumit à l’examen la totalité de ses actions,
de ses révélations, de ses maximes spirituelles et de son
enseignement concernant la dévotion au Sacré Cœur,
qu’elle avait exposé et dont elle était l'apôtre.
Finalement, la Sacrée Congrégation des Rites émit un
vote favorable. En mars 1824, Léon XII la proclama
Vénérable et le 18 septembre 1864, Pie IX la déclara
bienheureuse. Elle fut canonisée par Benoît XV le 13 mai 1920. |
Le
pélican nourrit ses petits en dégorgeant les poissons
emmagasinés dans sa poche membraneuse. Pour la vider, il presse son
bec contre sa poitrine qu’il semble frapper, d’où la
légende qu’il se perce le flanc pour nourrir ses enfants. Ainsi,
il redonne, par son sang, la vie à ses petits morts ou affamés.
Le pélican représente le sacrifice rédempteur du Christ
et le sacrement de l’Eucharistie. Il est symbole de charité et
de résurrection. Par sa blancheur, il figure aussi l’innocence
du Christ donnant son sang pour les hommes. |
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Quatrième niveau : Le couronnement central
porte un médaillon rond accosté de volutes portant entablement
à découpe centrale où s’inscrit Dieu le
Père dominant un médaillon où volette la colombe
rayonnante. Les couronnements latéraux forment un socle portant un pot
à fleurs auquel s’appuie de chaque côté un ange. |
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La Bienheureuse
Marguerite Marie Alacoque |
Cinquième enfant de Claude
Alacoque et Philiberte Lamyn, Marguerite
Alacoque jouissait d’une bonne position sociale. Dès sa
première enfance, Marguerite fit preuve d’une dévotion
particulière envers le Saint-Sacrement et elle préférait
le silence et la prière aux jeux des enfants. À cinq ans, lors
d’un séjour chez sa marraine, dont la fille était
religieuse, elle entendit parler des vœux religieux, et fit, à l’insu
de tous, sa première consécration à la messe en
prononçant ces mots : « Ô mon Dieu, je vous
consacre ma pureté et vous fais vœu de perpétuelle
chasteté ». Après sa première communion,
à l’âge de neuf ans, elle pratique en secret des
mortifications sévères de son corps, avant que la paralysie ne
la cloue au lit pendant quatre ans. À la fin de cette période,
ayant fait le vœu à la Vierge de se consacrer à la vie
religieuse, elle se serait retrouvée guérie sur-le-champ. Par
reconnaissance, elle ajouta, le jour de sa confirmation, le prénom Marie à son nom de
baptême. Devenue orpheline de père, elle fut recueillie avec sa
mère chez des parents qui les tourmentaient, leur ôtant tout
contrôle de leurs biens et de leurs actes. Marguerite-Marie trouva son
réconfort dans la prière, et c'est alors qu'elle aurait eu ses
premières visions de Jésus Christ. Le 25 mai 1671, à
l'âge de 24 ans, elle entra au monastère et, en novembre 1672,
elle prononça ses vœux perpétuels. De santé
fragile, elle n'en continuait pas moins ses flagellations. La plus
célèbre de ces apparitions est celle de juin 1675 :
Jésus lui aurait alors montré son cœur en disant :
« Voilà ce
Cœur qui a tant aimé les hommes ». Ces
manifestations lui valurent d'être mal considérée par le
reste des membres de la communauté, qui la traitait de
"visionnaire", au point que sa supérieure lui intima l'ordre
de se plier à la vie commune. Cependant, son obéissance, son
humilité et sa charité envers ceux qui la persécutaient
finirent enfin par l’emporter et sa mission vint à être
reconnue par ceux-là mêmes qui lui avaient montré la plus
forte opposition. Avec l’aide du Père Claude La
Colombière, que Jésus lui aurait présenté comme
son « vrai et parfait ami », Marguerite-Marie fera
connaître le message que Jésus lui aurait adressé.
C’est le début du culte
du Sacré-Cœur. Inspirée par le Christ,
Marguerite-Marie établit la pratique
de l'Heure sainte, qui pour elle consistait à prier,
étendue par terre, le visage contre le sol depuis onze heures du soir
jusqu'à minuit le premier jeudi de chaque mois, afin de partager la
tristesse mortelle qu'avait supportée le Christ, quand il fut
abandonné à son agonie par ses apôtres, puis à
recevoir le lendemain la Communion. (Encyclopédie Wikipédia) |
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L’autel
de la Vierge : mur est du bras nord du transept Œuvre du sculpteur Le Merrer. Le devant d’autel
présente trois tableaux : Au centre, la Dormition de la Vierge. Marie, sur son
lit de mort, est entourée de huit apôtres. Saint Jean pose
délicatement sa joue sur la main droite de la mère
de Jésus. En haut à gauche, on découvre un paysage de Palestine
et en haut à droite à un vase contenant des lys. À gauche, Joseph présente l’enfant
Jésus, à droite sainte Anne et la Vierge. De chaque côté du tabernacle, le retable
comprend deux panneaux. À gauche, Pierre avec deux clés
croisées et saint Paul tenant dans sa main gauche son attribut
conventionnel : l’épée. À droite, Moïse présente les tables
de la Loi et David joue de la harpe. |
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Dormition de
la Vierge |
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Joseph et
l’enfant Jésus |
Éducation
de la Vierge |
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Moïse |
David jouant
de la harpe |
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Il est temps maintenant
d’admirer la statuaire de l’église. Le
lutrin : Ar Gwenedour : D’une hauteur de 1,48 m, la statue est
sculptée en ronde-bosse. La table du lutrin à double pupitre
mesure 0,58 m sur 0,67 m : elle est sommée d’une
fine arcature gothique. Le pied du lutrin est composé d’un
personnage, debout, bien campé sur ses pieds, sculpté en
ronde-bosse. Le décor est concentré sur un jeune homme
vêtu du costume du pays Pourlet (région Vannetaise) dit des
« mille boutons » composé d’une chemise
à col droit montant, d’un gilet noir (le c’hiletten)
boutonné sur le devant d’une double rangée de boutons
d’argent, d’une veste courte (chupen) à manches longues et
collantes fermées au poignet de trois boutons, du bragou-braz
serré sous le genou, de guêtres boutonnées sur le
côté et de sabots à bout pointu. Ce costume se
complète d’un large ceinturon, du chapeau rond
déposé sur le socle à côté du missel. Il
fut sculpté par Chamaillard de Rostrenen aux environs de 1860. Charles de
Blois : Adossée au mur ouest du transept nord, cette statue est portée par un socle de bois néo-gothique posé sur le sol. De type sulpicien, elle est en plâtre moulé et creux. L’attitude est emphatique : la jambe droite est portante, la jambe gauche avancée, le genou légèrement plié, les bras sont décollés du corps, la main gauche est posée sur le bouclier, le bras droit est plié et levé, la main droite posée sur la poitrine. La tête se lève vers le ciel. Le visage porte la marque du style sulpicien : expression suave, traits fades ombrés d’une moustache torsadée. Une cotte de maille entoure le visage et couvre les membres. La tunique dont la jupe est fendue sur le devant est serrée à la taille par une ceinture large et plate. La poitrine est marquée d’une croix grecque. L’armement comporte une épée pendue sur la hanche gauche, un baudrier, un casque rond et un bouclier pointu. |
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Le lutrin |
Charles de
Blois (1319-1365) était le neveu du roi de France Philippe VI de
Valois. Il mourut à la bataille d’Auray qui mit fin à la guerre de
succession de Bretagne. Le sénéchal Charles de Blois habitait
Pestivien ce qui explique la présence de cette statue à Bulat. |
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Statue dite
de sainte Barbe : Elle est adossée à la pile nord-est du
bas-côté nord du transept. La statue est posée sur un
socle en granite disposé à 2,60 m du sol. Sainte Barbe
porte une robe beige à broderies dorées, à encolure
montante fendue au milieu, à ceinture plate et étroite,
à manches longues. Une manteline fermée dans le dos est
posée sur son manteau à revers rouge et bordure dorée.
Un voile en retrait couvre sa tête. Barbe porte des chaussures à
bout arrondi. Un livre ouvert tenu par les deux mains est son seul attribut.
Elle fut sculptée au XVIIe siècle. Les traits, à part le nez, sont en faible relief. La chevelure
(et les sourcils) est peinte sur le front et se divise sur les
côtés en deux mèches torsadées tombant sur les
épaules. Sainte
Marguerite (troisième pile Sud de la nef) : Elle est portée par une console de granite
à 2,10 m du sol. Le revers est profondément creusé
à l’erminette et laissé sous le coup de l’outil. La
partie centrale des mains jointes est une pièce rapportée
à joints vifs. De format petite nature, la hauteur de la statue est de
1,50 m. Elle porte une robe rouge à grand décolleté
arrondi et buste court marqué par une ceinture. Un long manteau
violacé est posé sur ses épaules. Un voile court lui
couvre la tête. Le dragon, de teinte verte, est composé dans un volume de lignes géométriques selon un plan rectangulaire. Le sculpteur a concentré toute l’expression de férocité de la bête dans la face qui évoque celle d’un homme à traits satiriques : yeux globuleux, nez droit immense, bouche aux dents longues et écartées, oreilles rondes et décollées. Sur le côté, seules sont visibles les pattes antérieures pliées, dont les extrémités griffues encadrent le visage. |
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Barbe est
née en Turquie 235 ans avant Jésus Christ. Son père Dioscore
était un homme païen, cruel et possédait tous les vices
d’un barbare. Barbe était une belle adolescente,
passionnée très tôt par ses lectures chrétiennes.
Son père, ne parvenant pas à l’éloigner de ses
livres, la fit enfermer dans une tour inaccessible (elle ne comportait
qu’une porte et deux fenêtres), la soustrayant ainsi aux
regards des prétendants au mariage, protégeant par la
même occasion sa fortune personnelle. |
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Sainte
Marguerite et son dragon traditionnel |
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La Vierge
à l’Enfant du maître-autel |
Saint Joseph |
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La Vierge
à l’Enfant du
maitre-autel est une statue en ronde bosse. D’une hauteur de
1,30 m le revers laissé sous le coup de l’outil, la statue
est constituée d’une pièce principale pour le corps, les
bras et l’enfant étant sans doute rapportés. La robe de la Vierge est rouge, recouverte d’un
manteau bleu à revers vert et broderie dorée. Elle porte une
couronne dorée. L’attribut tenu dans la main droite est
cassé (sceptre). La Vierge est debout, légèrement
hanchée, la jambe gauche portante. L’enfant, porté sur la
hanche gauche, a les jambes croisées et se tourne vers l’avant,
les mains tendues. Saint Joseph, statue posée sur la niche supérieure
droite du mur est du chœur, porte une tunique bleue à motifs
dorés, un manteau marron à motifs dorés. Le saint est
debout, au repos, sa jambe droite est portante, sa jambe gauche est
légèrement en retrait sur le côté. Les proportions
conservent le canon médiéval : la tête et les bras
sont trop grands. Ses sourcils sont arqués, ses yeux sont
rapprochés, son nez fort et droit a des racines nettement
délimitées. Sa chevelure est minutieusement traitée en
boucles courtes. Ses moustaches pendantes rejoignent une barbe droite
à mèches ondulées. Dans la main droite, Joseph tient une
équerre et dans la gauche une branche de lys rapportée. Une autre statuette de la Vierge est placée sur
un culot sculpté de la quatrième pile sud de la nef. Cette
statuette (0,70 cm) est votive : un bouquet de fleurs est
posé sur le socle et autrefois une béquille était pendue
au pilier. La robe de la Vierge est rose, à corsage moulant ; un
long manteau bleu est posé sur ses épaules. Elle porte un voile
sommé d’une couronne à large bandeau. La tunique de
l’Enfant est blanche à décolleté en pointe. La
chevelure de la Vierge, en parie cachée par le voile, est
formée en masse striée de lignes ondulées pour indiquer les
mèches. Les mouvements des draperies sont peu nombreuses, très
larges, concentrés sur le pan gauche de la Vierge et repris sur le
devant. La Vierge, une pomme dans la main droite, tient l’Enfant sur
son bras gauche. Celui-ci est assis de profil et tourne la tête de face
et sa main droite tient le voile de la Vierge. Sa main gauche est mutilée.
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Le
Maître-autel : Le maître-autel (3,35 m de longueur),
néo-gothique, est adossé au mur est du chœur. Il est
exécuté dans un granite gris clair à grains moyens. Un emmarchement à deux degrés porte
l’autel-tombeau. Le gradin est interrompu au centre par le tabernacle.
Celui-ci est traité comme une petite architecture de style gothique
avec deux étages et une flèche ajourée qui n’est
pas sans rappeler celle du clocher de l’église (on sait que le
programme iconographique de l’autel a été
décidé par le recteur Daniel, architecte, qui fut à
l’origine stylistique de la flèche de Bulat). L’ensemble
de l’autel est accosté par deux étages de grandes niches
avec contreforts à pinacles, culots et dais en flèche
ajourée, qui occupent les extrémités latérales du
mur du chevet. À droite, on remarque une statue de saint Corentin avec
un poisson sur le socle, entouré d’un marin (chapeau rond et
plat avec une ancre) et d’un paysan en gragou-braz. À gauche,
saint Brieuc est entouré de petites statuettes (pèlerin et
diacre). De part et d’autre du tabernacle, trois niveaux
sont décorés de scènes diverses. Le premier gradin, dans des cadres carrés
à léger rinceau de vigne, présente les scènes
suivantes en lisant de gauche à droite : La présentation au Temple –
L’Adoration des Mages – L’Adoration des Bergers – Le
Baiser de Judas – Le Portement de Croix et la Mise au Tombeau. |
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Présentation au Temple et Adoration des Mages |
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Le deuxième niveau, la prédelle, est
composée d’arcatures découpées à accolade.
On y trouve : Marie entourée de deux paysans. Derrière,
deux ex-voto (un bateau et une béquille.) – La Visitation - L’Annonciation – Le jardin
des Oliviers – Marie entre deux personnages (monsieur à
redingote et chapeau haut de forme, dame avec un chapelet) – La
Cène. L’étage supérieur offre une grande
accolade à fleuron avec fond d’arcature. Des petits anges sont
sculptés de chaque côté. Les deux premiers niveaux (gradin et prédelle)
sont accostés aux extrémités extérieures de
niches à pinacles avec des statuettes en haut-relief : Vierge et
Saint Joseph, saint Pierre et saint Matthieu. Le dernier niveau offre quatre
niches dont la flèche est ajourée : on reconnaît
à gauche saint jean et saint Philippe, à droite deux autres
apôtres (saint Matthias et saint Thomas tenant une équerre). |
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Le jardin des Oliviers, l’hommage à la
Vierge et la Cène |
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La
clôture du chœur : Cette clôture est de la fin du XIXe
siècle Elle ferme le deuxième emmarchement du
chœur liturgique. La longueur de la face principale correspond à
la largeur de la nef. D’une hauteur de 0,92 m, elle est
exécutée dans le même granite que le maître-autel.
Les panneaux qui la décorent ont une hauteur moyenne de 0.60 m
pour une largeur moyenne de 0,69 m. Cette clôture remplit bien son rôle :
elle ferme chaque arcade en laissant une ouverture au centre de chaque face.
La clôture est sculptée sur les deux faces. Sur
l’extérieur, l’iconographie se rapporte à la Passion
du Christ : le Christ devant Pilate (premier panneau du nord) – Le
Christ dépouillé de ses vêtements (premier panneau du
tronçon sud – Le portement de Croix (second panneau du
tronçon nord). Les autres scènes se déroulent sur le
tronçon ouest : Le christ tombe pour la première fois
– Le Christ rencontre sa mère – Simon de Cyrène
aide le Christ – Sainte Véronique – Le Christ tombe pour
la seconde fois - Le Christ rencontre les filles de Jérusalem. La
dernière scène, Jésus tombant pour la troisième
fois, se trouve sur le premier panneau du tronçon sud. Les faces intérieures ne portent pas de
corniches sculptées, mais les panneaux sont toujours présents.
Sur le tronçon ouest, les fleurs stylisées alternent avec des
tours derrière lesquelles se croisent une crosse et une mitre
portée par un long bâton. Le tronçon nord porte deux
symboles des évangélistes : le lion de saint marc et
l’ange de saint Matthieu. Le tronçon sud porte un
évangéliste, l’aigle de saint Jean et un motif floral. Les ouvertures de la clôture ne sont pas
fermées. Les montants forment des colonnettes à chapiteau
surmontées, pour le tronçon ouest d’agneau couché. |
La Visitation |
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La commune
de Bulat-Pestivien possède une pièce exceptionnelle : une
vierge en argent repoussé,
découpé, ciselé et posée sur un socle en
bois peint en bleu. Elle n’est
présentée que le jour du pardon, le dimanche après le 8
septembre et pour être à l’abri de toutes les convoitises,
elle est remisée en un lieu tenu secret. |
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Cette statue de procession exécutée à Rennes par
l'orfèvre Jean-Baptiste Buchet fut commandée par le recteur
d´alors, Yves-René Le Guyader. Elle fut payée la
somme très importante de 591 livres par les fabriciens François
le Bastard et Vincent le Bricon et bénite en septembre 1747 à
l'occasion du pardon de Bulat-Pestivien. Jean-Baptiste Buchet est alors
à Rennes parmi les douze maîtres orfèvres de la ville le
plus productif et sans doute aussi le plus connu. Ce choix du recteur et des
fabriciens de Bulat mérite d´être relevé, surtout
si l´on sait que peu de temps auparavant la fabrication de la lampe de
sanctuaire de Bulat est commandée à Robert-Louis Le Restif de
Saint Brieuc, qui répare en 1745 l´orfèvrerie de la
chapelle. Ainsi voit-on une fabrique paroissiale bretonne, faire ses achats
de pièces courantes auprès d´un orfèvre
« de proximité » et passer une commande
exceptionnelle auprès d´un maître rennais dont la
réputation est établie. Les dimensions hors du commun de cette statue — près de 55
cm sans le socle — en font sans doute la plus importante du genre en
métal précieux dans la Bretagne d´Ancien Régime.
Elles s´expliquent par le contexte de la commande et le double usage
prévu, à la fois d´une statue de dévotion
permanente dans l´église, destinée aussi à
être portée en procession lors du pardon. Les pattes
présentes sous le socle en bois, permettent de l´arrimer
solidement sur un brancard. Malgré ce dispositif de fixation, la
statue, à la suite de chutes a du être restaurée et les
deux bras de l´enfant fort maladroitement refaits, ne sont pas dignes
de l´ensemble. L´examen à la loupe du métal met en
évidence, pour les visages et les parties découvertes des
corps, un travail de mati très particulier. La Vierge, couronnée, est une belle et altière jeune
mère qui porte son enfant avec fierté. Son vêtement sans
recherche d´effet particulier est d´une grande simplicité.
Son manteau se résume à une grande pièce
d´étoffe carrée posée à l´oblique
comme le montre bien à l´arrière, et la pointe
supérieure, rabattue comme un fichu, et la pointe inférieure
sur laquelle sont gravés les noms des deux trésoriers de la
fabrique ainsi que la date de 1747. Il est possible qu´une statue de la
Vierge du couvent de Notre dame de Bonne Nouvelle à Rennes,
réalisée suite à l´incendie de cette ville en 1720
ait servi de modèle à l´orfèvre. Les bras de
l´enfant ayant été mal refaits à une date
indéterminée, son geste n´est plus compréhensible
et l´orientation de sa tête peut-être aussi replacée
pose problème : elle ne regarde ni le fidèle ni la Vierge
mais sur le côté. Les couronnes amovibles correspondent à
un usage qui tend à se répandre à partir de la fin du
XVIIe siècle. Ici le modèle reprend de façon
simplifiée celui de la couronne fleurdelisée fermée du
sacre de Louis XV. |
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Voici maintenant l’histoire de cette statue telle qu’elle fut
narrée par l’abbé Le Tirrand… « Une question peut venir à
l'esprit : devant quelle statue de la Vierge les pèlerins
d’autrefois disaient-ils leurs prières ? Les Vierges
à l'enfant sont nombreuses en notre église. On y remarque celle
du Porche, qui remplace une plus ancienne, exécutée en 1748,
celle du pilier, remarquable statue artisanale ; et la grande statue en
bois du maître-autel. Aucune n'est probablement antérieure
à la Révolution. Mais la plus célèbre, celle que
dans toute la région on appelle Notre-Dame de Bulat, est la Vierge
d'argent, exposée aux fêtes mariales. C'est en 1747 qu’Yves-René Le Guyader,
recteur de Pestivien, et ses fabriciens, François Le Bastard et
Vincent Le Bricon, commandèrent cette statue à un
orfèvre de Rennes, Jean-Baptiste Buchet. Elle leur coûta 591
livres. Le chanoine Le
Men la décrit ainsi : « Cette œuvre artistique, en
argent martelé, représente la Vierge dans l'attitude d'une
reine écoutant et accueillant avec bienveillance les vœux et les
prières de ses dévots serviteurs. Majestueuse dans les amples
draperies de son vêtement et portant le diadème royal, elle
tient sur le bras l'Enfant-Jésus dont la main gauche, peu anatomique
il est vrai, se dirige vers sa Mère, en l'indiquant du geste, comme la
puissance médiatrice entre le ciel et la terre ». La statue arriva à Bulat pour le pardon de cette
même année 1747, où elle fut bénite les 14, 15 et
16 septembre. Le mot même de « Pardon» évoque une
idée de pénitence qui en exprime le but et le
bénéfice d'âme : «pardon» est synonyme
d'indulgence et les documents anciens emploient les deux termes. Aussi, l'évêque de Quimper, Mgr Auguste de
Facy du Cuillé, demanda-t-il et obtint-il du Pape Benoît XIV,
trois «brefs d'indulgences» pour les pèlerins du pardon de
Bulat qui, disait le texte : «vraiment repentants, visiteront l'antique
sanctuaire aux jours marqués, qui y prieront pour la concorde entre
les princes chrétiens, pour l'extirpation des hérésies,
pour la conversion des pécheurs et pour l'exaltation de notre Sainte
Mère l'Eglise ». |
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Le 14
septembre, la statue, exposée sur son «pied d'estalle»
s'offre aux regards émerveillés des fidèles dans son
éclatante fraîcheur. À la procession, un
détachement d'hommes en armes forme la garde d'honneur de la nouvelle
Madone. La Vierge d'argent, portée sur un brancard, va vers le feu de
joie. Et bientôt un spectacle inédit réjouit le regard et
provoque l'admiration : “le bois poudré tant à tirer
qu'à poudrer (nous dirions aujourd'hui les "pétards»
et les feux de Bengale) fuse dans la nuit et tonne longuement de toutes
parts”. Quand les derniers fagots du bûcher lancent leurs flammes
mourantes, le Te Deum retentit et la nouvelle statue rejoint l'antique
sanctuaire. Il est à peine besoin de dire que ce pardon de 1747 attira
une affluence extraordinaire de fidèles. En un temps où la
publicité était assez rare, il avait été
annoncé, ainsi que la foire du Pardon qu'on institua cette même
année pour le lendemain de la fête religieuse, «à
Callac, Guerlesquin, Rostrenen, Bourbriac et Guingamp». Si cette
statue est quelquefois dite miraculeuse, c’est qu’elle rappelle
qu’en sa présence, des milliers de pèlerins sont venus
prier depuis plus de deux siècles et qu’ils ont obtenus du
Christ et de sa Mère, toujours vivant dans la gloire du Ciel et
toujours si proches des cœurs confiants, des grâces spirituelles
et temporelles innombrables, parfois des guérisons merveilleuses. Les
ex-voto (plaquettes de marbre ou béquilles) et les nombreuses messes
d’Action de grâce témoignent de la puissance de la
Mère de Dieu et de la reconnaissance des pèlerins. Avant la
Révolution de 1789, il y avait dans la paroisse de Pestivien parfois
jusqu’à une dizaine de prêtres à demeure. La
paroisse, qui comptait près de 1500 habitants, avait un recteur et,
ordinairement, “un curé”, c'est-à-dire un vicaire.
Étant données la natalité et la mortalité, bien
plus fortes à l'époque qu'aujourd'hui, il y avait, en moyenne,
un baptême et un enterrement par semaine, et une douzaine de mariages
dans l'année. Les exercices du culte, presque ignorés de nos
jours, les vêpres, par exemple, étaient nombreux, et on allait
à pied ou à cheval, visiter les malades. |
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À l'encontre de leurs voisins de Pont-Melvez ou
de Plougonver, les prêtres de Pestivien, le recteur Pezron en
tête, refusèrent d'accepter la Constitution Civile du
Clergé (1790) et souscrivirent à la protestation de
l'évêque de Quimper, Mgr Conan de Saint-Luc, contre cette constitution.
Messire Pezron (le dernier recteur de Bulat) ne put empêcher dans sa
paroisse les inventaires des biens d'église, ni la confiscation des
ornements «vains oripeaux du fanatisme» ou des 197 bagues
offertes en ex-voto à Notre-Dame de Bulat. Sur ses conseils, la
municipalité pourtant réussit à “garder la plus
grosse cloche, parce que la plus nécessaire, attendu que sur elle bat
l'horloge et de laquelle on se sert pour tout appel”. Mais que
devenait le “principal
instrument de la superstition dans la région ”,
comme disaient les pilleurs, c'est-à-dire la célèbre
statue d'argent de Notre-Dame de Bulat ? Messire Charles Pezron,
dès le premier signal du danger de confiscation donné par
l'annonce des inventaires, lui avait cherché un abri. Il porta la
statue jusqu'au manoir de Kerjulou et la confia à la Dame Desjars,
propriétaire du manoir et originaire de la paroisse. On la
déposa au fond d'une armoire et on la recouvrit soigneusement d'une
pile de draps. Mais vers la fin de 1792, les “purs” de
Pestivien eurent quelque vent de la cachette de la Madone. Un jour, un petit
groupe d'entre eux se présenta donc au manoir pour la
réquisitionner. Il n'y avait à la maison qu'une petite bonne,
vaquant aux travaux du ménage. Le chef de l'expédition voulut,
sous la menace, la forcer à indiquer l'endroit où se trouvait
le précieux trésor. La je une fille aurait peut-être
cédé, quand tout à coup, le chien de garde se mit
à aboyer furieusement. Instinctivement, la bonne regarda dehors et
s'écria : “Ma Doue Les chouans ! Voilà les Chouans !
” À ce cri, les patriotes, à moitié morts de
frayeur prirent la porte du jardin et déguerpirent au plus vite,
renonçant à la perquisition projetée. Il leur fut plus
facile de faire arrêter le vieux recteur. Celui-ci était résigné :
il avait déjà vendu une partie de ses terres et de son mobilier
et en avait distribué le revenu en aumône. Il était
prêt. Il dut faire à pied, malgré sa claudication, le
voyage jusqu'à Guingamp. Là, on n'avait rien trouvé de
mieux que de transformer les monastères en prisons. |
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L'une d'elles était le couvent de Montbareil
dont la chapelle était dédiée et l'est toujours à
Notre-Dame de Bulat. Mais c'est au couvent des Carmélites, à
l'angle de la rue Saint-Yves que Charles Pezron fut détenu. Son
âge et sa mauvaise santé lui évitèrent une
déportation plus lointaine. Il mourut au bout d'un an, le 17 novembre
1793, le 27 brumaire an II, comme on disait. Le Vicaire, dom Jean
Touboulic, pensait bien qu'il ne tarderait pas à
être arrêté à son tour, s'il n'échappait aux
persécuteurs en émigrant. Jean Touboulic était né
le 2 septembre 1742, à Kernec'h, un village de la paroisse de
Pestivien ;il était le second d'une famille de 8 enfants. Il fut
l'élève, d'abord à Pestivien, puis à l'ile de
Bréhat, de Messire Nicolas Le Bricon, ancien professeur au
séminaire de Quimper. Devenu prêtre, il eut la joie d'être
nommé vicaire dans sa commune natale. Après la perquisition manquée au manoir
de Kerjulou, après l'arrestation de son recteur, sa décision
fut prise. Il émigrerait, mais auparavant il enterrerait la statue
d'argent. Sans mettre dans le secret personne d'autre que ses deux
frères, Vincent et Joseph, qui habitaient Kernec'h, il porta de nuit
la statue jusqu'à ce village. Vincent confectionna le “cercueil”,
une petite caisse en bois ; Joseph creusa la fosse à l'angle du
hangar et maçonna le petit caveau. La statue fut inhumée...
sans chants et sans fleurs. Pour dissimuler la tombe fraîchement
creusée, on se contenta de jeter dessus quelques fagots ou quelques
gerbes d'ajoncs secs. . |
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Alors dom
Touboulic dit adieu à sa vieille maman. Il rejoignit le port de Brest,
put embarquer dans un navire suédois ou norvégien qui le déposa
dans l'île de Man, près des côtes d'Irlande. Il y resta
dix longues années, jusqu'à la fin de la Révolution, se
faisant tailleur (« Kemener ») pour gagner sa pitance Pestivien
était sans prêtre. En 1793 et 1794, le pardon de Bulat fut
interdit. Les fidèles en furent réduits à organiser
eux-mêmes des processions clandestines, de Bulat à Notre-Dame de
Pitié, devenue aujourd'hui l'église paroissiale de La
Chapelle-Neuve. Vers la fin de 1795, Pierre Corbel, jeune prêtre
originaire de Duault, qui exerçait un certain ministère
à Pestivien avant la Révolution, revint d'exil. Il fut
nommé “curé d'office” de la paroisse. Il put
rétablir le pardon, mais sans procession et, bien sûr, sans
statue. Il s'acquitta des principales charges du ministère paroissial,
souvent d'ailleurs en cachette. Cela dura 2 ans jusqu'à la
Noël 1797 : ce 25 décembre, 5 nivose an VI, Pierre Corbel
fut arrêté chez son frère à Locarn ; on
trouva sur lui, entre autres objets compromettants, “une petite
boète de plomb, dite à extrême onction ”. Il
fut conduit à Saint-Brieuc, devenu Port Brieux, jugé et
condamné à mort, il fut exécuté à 11
heures du matin le 6 janvier 1798. Il avait 36 ans. Le temps
passa. La Révolution prit fin. En juillet 1802, dom Touboulic put
rentrer d'Irlande. Il débarqua au Légué et vint à
pied jusqu'à Kernec'h : sa mère, son frère
aîné étaient morts pendant son exil. Mgr Cafarelli,
nouvel évêque de Saint-Brieuc et dont le diocèse
recouvrait le département des Côtes-du-Nord dont faisait partie
Pestiven, le nomma successeur de Charles Pezron. Le 14 août,
aidé de son frère Joseph et de Vincent, son jeune neveu, il
réveilla Notre-Dame de Bulat de sa “dormition ” et la
sortit de son caveau. Les cloches qui, le lendemain, annonçaient
l'Assomption de Marie au ciel, proclamèrent aussi la renaissance du
culte public dans la paroisse et la réintégration de la Vierge
d'argent dans son sanctuaire. Comme on dut chanter ce jour-là avec
ferveur le cantique d'action de grâces ! Au lieu de rester à
Pestivien comme ses prédécesseurs, dom Touboulic obtint de
l'évêque la permission de faire de la chapelle de Bulat son
église paroissiale : c'était le 14 juillet 1804. Pendant
près de 20 ans encore, jusqu'au 15 janvier 1823, il déploya
tout son zèle à restaurer la foi dans sa paroisse. Il
s'éteignit à 80 ans, avec, dit-on, la
sérénité d'un saint. Son corps fut enterré dans
le grand choeur, les pieds contre les marches de l'autel, à l'endroit
où il avait dit si souvent : « Introibo ad altare Dei ! ». |
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Avant de quitter le
sanctuaire de Bulat, sa Vierge et son spectre hurleur, allons admirer la
belle fontaine située dans l’enclos. |
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La fontaine de
l’enclos paroissial |
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La première
des fontaines de Bulat est dans le cimetière ; elle est
très vaste et fort belle ; on l'appelle la Fontaine des Nourrices.(S. Ropartz) |
La fontaine est située à l’angle
nord-ouest du placître à l’endroit où la pente
commence à s’accentuer. Le bassin, important (longueur
nord-sud : 7 mètres – largeur 5,5 m) est
profondément creusé (2,50 m) et limité par des murs
de soutènement qui ne dépassent que d’un mètre le
niveau du sol. Des escaliers en vis-à-vis permettent de
descendre dans la fontaine. À l’est, la volée de
l’escalier est droite et ses douze marches sont perpendiculaires au mur
d’enceinte. À l’ouest l’escalier comporte deux
volées à quartiers tournant à gauche. À l’intérieur, le banc de pierre
où s’asseyaient les pèlerins, court à la base des
murs, sauf au nord où il s’interrompt au droit des
départs d’escaliers sur les murs latéraux et au droit
d’une niche dans l’axe du mur sud. La niche en plein cintre
abrite une statue de la Vierge. Un bassin rectangulaire, sous cette niche,
s’adosse au mur encadré par deux dalles dressées sur ses
côtés. À l’avant un canal d’écoulement
se prolonge dans l’axe sud-nord pour aboutir au second bassin
creusé dans la partie nord. Le canal se poursuit en oblique
jusqu’au conduit d’évacuation. « Les pèlerins ont
encore en vénération extraordinaire les trois fontaines de
Notre-Dame de Bulat. Quand ils ont fait leur prière à
l'église, et la procession autour du trône de la Vierge, tous
visitent dévotement les fontaines. Après avoir bu de l'eau
miraculeuse, les uns s'en lavent les pieds, les autres les mains, les yeux et
tout le corps. Nul doute que la plupart ne s'en trouvent soulagés et
consolés, puisque les mêmes pèlerins retournent
périodiquement implorer de Notre-Dame de nouvelles faveurs. La
première de ces fontaines, située dans le cimetière,
porte le nom de Fontaine du lait,
parce que, entre autres merveilles opérées par la vertu de son
eau, elle donne du lait et des forces aux nourrices malades. La seconde se
nomme Fontaine des Sept-Saints,
à savoir : saint Pol, saint Cotentin, saint Paterne, saint
Tugdual, saint Brieuc, saint Samson et saint Malo, tous évêques
bretons et fondateurs de la foi dans les pays de Léon, Cornouailles,
Tréguier, Saint-Brieuc... La troisième fontaine, dédiée
aussi à Notre-Dame, jadis la plus monumentale de toutes, a
été, au commencement du XIXe siècle, l'objet des plus
déplorables mutilations. Le plus élégant des pinacles a
été découronné, et les animaux, les fleurons, les
crochets et tous les ornements qui décoraient cette figure pyramidale,
ont été amoncelés, pêle-mêle, dans un
piédestal de croix de bois, comme si un monument de bois ne pouvait
jamais être le père d'un monument de pierre.» (Abbé Daniel, Annales des Côtes-d’Armor 1864) |
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À la sortie du bourg
de Bulat, dans le fossé de la route de Bulat-Plougonver,
côté nord, non loin de la chapelle des sœurs, est
située la fontaine des sept saints. Cette
fontaine fut construite en 1683 par deux artisans du pays. Le mur de fond est divisé en deux registres par
une corniche moulurée de deux tores. Le registre inférieur est
nu ; le registre supérieur est percé de sept niches en
plein cintre identiques. À l'aplomb de chaque niche, à la base
du mur, se trouvent sept petits bassins rectangulaires, de dimensions
irrégulières, limités par des dalles enfouies ; la
dalle antérieure est moins haute que les dalles latérales pour
évacuer le trop plein d'eau qui rejoint le bassin principal. Chaque
bassin pénètre sous le mur. Le mur Sud est percé de
quatre grands logements rectangulaires
de profondeur et dimensions irrégulières. Les faces est et ouest sont fermées par deux
murs, avec à leur base un banc formé de blocs de pierres
à angle supérieur chanfreiné ; côté
est le banc est interrompu pour laisser passage la rigole
d’évacuation qui passe sous le mur. Le fond du bassin est dallé. |
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La fontaine des sept saints |
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Laissons Anatole Le
Braz nous faire rêver avant de nous rendre à la fontaine du
coq… « Si vous
voulez voir célébrer le culte des fontaines dans toute sa splendeur, allez au
Pardon de Bulat. II a lieu
dans la dernière
quinzaine de septembre. Le train de Guingamp à Carhaix vous débarquera en pleine lande,
parmi les brousses et les bruyères, à la solitaire station de
Pont-Melvez. Le propre de ces lignes de l'Argoat est, pour ainsi
dire de ne passer nulle part, d'avoir l'air de ne rien desservir, et leurs
gares font l'effet de maisons de bergers,
perdues dans la steppe. Ne vous découragez point,
toutefois. Devant vous s'acheminent, par
les sentiers, de longues files de pèlerins : suivez-les ;
elles convergent toutes vers Bulat, dont la haute flèche
élégante, une des
plus ajourées de Bretagne, surgit peu à peu, par delà des dos blonds de collines, dans l'estompe légère
du matin. La bourgade est chétive. Un pauvre village des monts, fait d’un presbytère,
d’une école et de deux ou trois auberges. Le paysage, en revanche,
est délicieux
et l'église est admirable.
Mérimée, si je ne me trompe, la visita au cours d'une de ses tournées d'inspection dans
l'Ouest, et en reçut une
impression très forte. L'ossuaire surtout le frappa, par la
saisissante étrangeté des figures macabres qui le
décorent. La mort y est représentée dans les attitudes
les plus diverses, avec une fougue de ciseau vraiment tragique, et il y a
telle contorsion de squelette hurleur que l'on
n'oublie plus.
Bulat n'aurait
que son église que ce serait assez pour sa gloire ; mais
elle ne serait probablement pas devenue la
grande capitale religieuse de l'Arrée, si elle n'avait eu ses
fontaines. Elle est proprement la cité des fontaines. Nulle
autre ne mériterait mieux le nom de Kerfeunteun décerné,
jadis, par les vieux chefs de clan, à tant de localités
bretonnes. De quelque côté qu'on y entre, on est salué par le clair chant des
sources. Elles coulent limpides et intarissables, imprégnant l'atmosphère d'une exquise odeur de mousse
humide, versant à toutes choses la vie et la fraîcheur. Les montagnards d'alentour, les gens mêmes de la plaine et ceux de la
mer, leur viennent demander, selon
les cas, soit la force, soit la guérison ; les
jeunes filles les consultent, pour connaître
leur destin ; les jeunes femmes y laissent tomber une à
une les épingles de leur corsage,
afin que leurs entrailles soient fécondes et leurs mamelles
gonflées d'un lait nourrissant. Le Pardon de Bulat est, en réalité, leur
fête. Les pompes de l'office
à l'église ne sont qu'un
accessoire ; la véritable cérémonie s'accomplit
auprès des fontaines. Des vieilles vous tendent l'eau sainte,
puisée dans une écuelle, et, moyennant une obole, vous enseignent les paroles qu'il faut dire, les
rites qu'il faut pratiquer. Chaque source a ainsi son collège de
prêtresses en haillons, aux traits ridés, aux lèvres
marmottantes. Elles vous content, entre-temps, d'adorables histoires, car
elles ont des façons ingénues de pontifier. J'ai
passé, quant à moi, des heures charmantes en leur compagnie,
assis sur la margelle monumentale de la fontaine des Sept-Saints. —
Autrefois, me disait l'une d'elles, avant la Révolution,
pas un Breton n'eut manqué de faire le pèlerinage des sept
évêchés, d'Aleth à Vannes, par Dol, Saint-Brieuc,
Tréguier, Saint-Pol et Quimper-Corentin. D'aucuns le faisaient en corps de chemise, nu-tête et nu-pieds. Tous, au retour, se rendaient à
Bulat. Ils trempaient leur visage et leurs mains dans chacun des sept bassins que voici et se relevaient dispos. Ces ondes ont en elles toute la
vertu de la terre bretonne... Sa vertu la plus secrète, en tout cas, et sa plus exquise fraîcheur. Tout ce que l'eau peut contenir
de poésie et de mystère, tout ce qu'elle communique
au paysage de
grâce fluide et, pour ainsi dire, de jeunesse, c'est à Bulat, par une belle soirée de juin et de la
fenêtre d'une misérable chambre d'auberge, que je l'ai le mieux
senti. Dès que les bruits humains se furent apaisés, le chant
des fontaines s'éleva, d'abord en un chuchotis léger, à peine
perceptible, puis en
un frémissement de notes longues, singulièrement cristallines et pures. Comme
évoquée
par cette incantation, une forme vaporeuse surgit de chaque source. L'haleine
embaumée des prairies les poussa l'une vers l'autre. Je les vis nouer
leurs mains diaphanes ; et, dans le vallon baigné de
clarté palle, une ronde commença, — la ronde des antiques
Naïades bretonnes, filles immortelles des eaux, de la solitude et de la
nuit. » (Anatole Le
Braz –Au pays des pardons, 1894). |
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La fontaine du coq : La fontaine est située à la sortie du bourg, à proximité immédiate de la chapelle des Sœurs, en contrebas de la route. La fontaine comprend un enclos de plan rectangulaire irrégulier. La fontaine elle-même est adossée au mur Ouest ; une croix lui fait face sur le mur Est. À la base des murs court un banc de pierre, interrompu par les niches du mur Ouest et par les ouvertures de l'enclos. En avant-corps sur ce mur ouest sont percées deux arcatures jumelées, en plein cintre moulurées d'un cavet ; elles sont couvertes d'une toiture de pierre en bâtière. L'embrasure est droite ; le fond contient une niche en plein cintre légèrement creusée, dont l'encadrement est souligné par un tore ; chaque niche possède une console de plan semi-circulaire, à profil en quart-de-rond. Au droit de chaque arcature s’étendent deux petits bassins limités par d’épaisses dalles monolithes. L’écoulement se fait par l’Est, selon l’axe de la fontaine. L’appellation « Fontaine du Coq » proviendrait du fait que la croix d’origine devait être surmontée d’un coq rappelant le reniement de saint Pierre. |
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Il est temps maintenant de
suivre les liens vers les merveilleuses chapelles Saint-Blaise et Sainte-Anne
Radenek |
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La
chapelle Saint-Blaise |
La
chapelle Sainte-Anne Radenek |
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Reproduction interdite. Réalisation
et crédit photographique : Alain Ménard
(propriété de l’auteur, www.bretagne-sacree.fr ©
2009). Aucune de ces images ne peut être utilisée,
copiée, transférée, en tout ou en partie, sans le
consentement écrit du photographe. Sources :
Inventaire topographique de la commune de Bulat 1968 (DRAC Bretagne - Service
régional de l'Inventaire).
Société
française d’archéologie – Bulletins monumentaux Abbé Le Tirrand – Miettes
d’Histoire et de Légendes
Brochure de l’association
« Kleier Bulad ». Remerciements : à Monsieur
Louis Cojean pour son savoir et
le temps qu’il a bien voulu me consacrer. à Monsieur le Maire de Bulat-Pestivien
pour avoir mis à ma disposition la Vierge d’argent afin de la
photographier. |
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